La langue du feu
ne va pas par quatre chemins :
passé, présent et cendres.
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Photographie PB220369 : Moyen Atlas, gîte d'Ourthane, novembre 2021.
Espace dédié aux arts visuels en général et à la photographie en particulier. Sauf mention contraire, toutes les photographies sont de Thami Benkirane.
La langue du feu
ne va pas par quatre chemins :
passé, présent et cendres.
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Photographie PB220369 : Moyen Atlas, gîte d'Ourthane, novembre 2021.
Quand j'ai levé les yeux,
elle m'a fait un doigt d'honneur
la cheminée
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Photographie 1930661 : Fès médina, 27 décembre 2020.
Comment c'était hier
Comment c'est aujourd'hui
Comment cessera demain ?
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Photographie : médina de Rabat en état de chantier.
À peine tombée sur le sol,
la feuille du mûrier
déclarée cas contact
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Photographie _C280934 : médina de Fès, le 28 décembre 2021.
La dixième édition des nuits photographiques de Rabat aura lieu le vendredi 24 décembre 2021. Voici le programme détaillé de cette manifestation :
Les rencontres de la photographie de Marrakech sont "un festival annuel dédié à la photographie. Fondé en 2016, il se veut un espace d’échanges et de partages entre les artistes et les professionnels du domaine, tout en offrant aux jeunes talents marocains et africains des opportunités d’émancipation à travers l’accompagnement et l’encadrement.Près d’une centaine d’artistes et photographes internationaux y prennent part chaque année pour exposer leurs œuvres dans plusieurs lieux culturels exceptionnels.
Entre exigence artistique, esprit d’ouverture et souci de l’échange, les Rencontres offrent un programme dense de soirées de projections, d’expositions, de lecture de portfolios, de matinées pros, et de fiestas à travers les différents sites de la majestueuse Marrakech.
L’édition
2021 du Festival se fixe des objectifs très ambitieux tant par sa dimension
internationale que par la programmation artistique qui s'adresse à plusieurs
segments de la population des passionnés de la photographie. A titre d’exemple,
cette édition s’engage à soutenir la jeune photographie qui sera mise en valeur
par une tribune de renommée internationale partenaire du festival. LES
RENCONTRES proposent, dans ce cadre, un accompagnement personnalisé, une forme
de parrainage, de jeunes auteurs photographes et organisent des lectures de
portfolios, des rendez-vous individuels entre photographes et experts de
l’image. Critiques d’art, éditeurs, galeristes, iconographes, directeurs de
festivals, membres de collectifs, d’agences, les structures de diffusion de la
photographie se donnent rendez-vous pour rencontrer des photographes émergents
pour leur prodiguer des conseils avisés ou leur proposer une collaboration.
Cette année 2021 est particulière car elle s’inscrit dans un renouveau après la
crise sanitaire de 2020.
La cité impériale est la destination incontournable, Marrakech, le nouveau
symbole de l’art et des cultures africaines. Et c’est une belle reconnaissance
pour la quatrième plus grande ville du pays ! Marrakech espère ainsi devenir la
vitrine du continent en valorisant la diversité des expressions culturelles de
l’Afrique. La ville, inscrite au patrimoine universel avec sa médina et la
place Jema F’na, possède déjà une riche activité d’événements culturels et est
la première destination touristique au Maroc.
Pour cette troisième édition, l’équipe des Rencontres propose une nouvelle
programmation dans une ambiance festive, les visiteurs, seront conviés à une
grande rencontre sur le thème de la photo africaine les artistes des pays comme
: le Mali, le Sénégal, le Niger, la Guinée et les iles Comores, bien d’autres
et au cours de laquelle différents acteurs de la presse, agences et collectifs
de photographes présenteront leur production de l’année.
L’actuelle édition, dont l’organisation se distingue par l’implication des
professionnels de l’événementiel culturel pour son organisation et par le
concours d’artistes de haut niveau pour sa programmation artistique qui
s’annonce riche et diversifiée au bénéfice d’un public large et multiple.
Les plus beaux souvenirs de Gérard Bayssière consacrés au Maroc.
Une fantastique aventure photographique qui a conduit l'auteur à sillonner les profondeurs de ce Maroc éternel pendant près d’un demi siècle, à la rencontre d’instants d’intimité avec ce pays.
Sous l’influence de Delacroix ou de Majorelle, l’Auteur privilégie une représentation onirique d’une réalité dont il souhaite retenir prioritairement la beauté et l’humanisme.
Véritable « Poète du regard » ses images inscrivent dans l’émotion de la relation fusionnelle qu’il entretient avec son pays de naissance.
Plus de détails sur cette publication en suivant ce lien:
https://achevedimprimer.com/products/itinerances?fbclid=IwAR2dPFJfzkZS6z39duxWSOPdGPP7ZwFpU0nmllhW-tIocfrpZlq2_QcHQl4
Paul Di Felice (2021) La photographie, entre
fragmentation des corps & virtualité des espaces. Mutations artistiques
contemporaines, éditions l’Harmattan, collection Eidos, série Photographie.
Arnaud Claass (2021), L'intuition
photographique. Notes 2016-2020. Suivi de Regard perdu, éditions Filigranes,
173 pages.
A propos :
« Sans que nous en ayons toujours conscience,
nos yeux exercent une forme d'intelligence immédiate. Au fil du hasard, ils ne
cessent de se laisser captiver à tout moment. L'intuition photographique
examine l'art de traduire en images ces moments de présence. Arnaud Claass y
commente son activité d'observateur de la vie, des impressions visuelles, des
pensées. Une rue londonienne, un orage à Venise, une image de reportage vue
dans la presse, des visites d'expositions, des errances à travers la campagne,
la méditation sur un concept, des films du cinéma indépendant ou grand public,
la photographie africaine contemporaine, les étrangetés du système de l'art :
tels sont certains des sujets abordés.
A ce texte viennent s'ajouter, sur un registre nettement plus introspectif, les
brèves notes de Regard perdu. L'auteur y cerne les conséquences provoquées sur
la nature de son regard par la perte récente de son épouse Laura. »
« Une ligne est un point qui a fait une promenade.
»
avait écrit Paul Klee.
Une ligne de vie avec son point de fuite vertical
et son point de chute horizontal
se Gauss de nous :
Aujourd’hui debout
Demain les pieds devant
Et point à la ligne
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Photographie P2170983 : Jardin Jnane sbile, médina
de Fès, le 2 mai 2021.
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Dans un
terrain devant une allée plantée d'arbres, il y avait cette bassine bleue. Le
ciel l'était également. J'ai fait quelques photos ordinaires avant de débrayer
toute stabilisation sur l'appareil numérique, j'ai opté pour un temps de pose
plus long et à l'instant de déclencher, j'ai secoué l'appareil volontairement
(c'est ce que j'appelle le procédé Orangina: "Secouez-moi, secouez-moi".
N'oublions
pas que toute photographie est une écriture avec la lumière.
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Photographies P1470251 et P1470253
Une fois sur le dos
une fois sur le ventre
quel rêve agite le nuage
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Photographies P1490406 et P1490407 réalisées sous l'emprise du confinement, le 27 avril 2020.
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Photographies P2160492 et suivantes: le dimanche 25
avril 2021.
L’humour au temps du coronart
Dans la soirée du 15 avril, nous avions décidé de suivre sur arte une émission qui promettait de nous faire « le tour du monde de l’humour confiné »:
https://www.arte.tv/fr/videos/098413-000-A/l-humour-aux-temps-du-corona/
Mais les aléas de la météo et les vents contraires ont fait que ce documentaire a très rapidement tourné court : interruption du signal et un figement de l’image qui n’allait pas sans rappeler des œuvres de facture géométriques et minimalistes ! Comme je dis souvent : « Contre mauvaise fortune bunker ! »
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Photographies P2130780 et suivantes : Fès ville nouvelle, le 14 avril 2021.
Il a beau avoir un nom qui résonne rond comme un coup appliqué sur la peau tendue d’un tambour, le doum, cette espèce (Hyphaene coriacea) de palmier nain fort répandue sur les terres ingrates des contrées africaines, a la particularité de se ramifier dès sa base tout en présentant un stipe court. Ses feuilles sont tressées pour confectionner des cordes et autres objets de vannerie.
Côté vanne, j’avais déjà
souligné ailleurs que la corde tressée avec des doums porte en arabe marocain
le nom de « chrète » (شريط) qui signifie également film ! Et
selon la longueur de la corde tressée, vous disposez à l’œil d’un long ou d’un
court métrage (شريط طويل أو قصير).
Pour des raisons que j’ignore, sa feuille effilée
tend de plus en plus à s’effilocher. Mais cette mise en charpie est du plus bel
effet !
Lundi dernier, dans la salle d’attente de
l’ophtalmo, je feuillette –histoire de m’armer de patience- un vieux numéro du magazine « artpress
2 » datant de 2018 et consacré au thème fédérateur « Le temps des
territoires ».
À la page 48, je tombe sur une illustration en noir
et blanc qui donne à voir la « Salle d’art moderne du musée de Grenoble,
années 1930. » La légende précise : « Au mur, à gauche :
Henri Matisse, Intérieur aux aubergines, 1911 »
Voilà donc une œuvre de Matisse méconnue de moi et
réalisée une année avant son voyage à Tanger.
Hasard du calendrier, comme on dit : à la
maison, j’avais prévu de préparer un baba khannouch (caviar d’aubergines) !
L’ophtalmo a diagnostiqué un chalazion et
m’a prévenu « C’est sans gravité mais il faut vous attendre à un long
traitement. Et si à terme, ça ne guérit pas, il faudra passer par un acte
chirurgical… ». Bref, comme je dis souvent : « On n’est pas
encore sorti de l’aubergine » !
De retour au bercail, la lumière latérale projetait les ombres des
plantes vertes sur le tapis jaune. Je dispose les aubergines avec l’idée –sans aucune
prétention- de réaliser une nature maure à la Matisse.
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Photographie P2110318 : Fès ville nouvelle, le 5 avril 2021.
Depuis fort longtemps, je me suis intéressé au blanc de Meudon également désigné par "blanc d'Espagne".
Cette poudre blanche est essentiellement constituée de particules de carbonate de calcium, composant bien connu de la craie. Mon intérêt pour lui porte sur un usage particulier à savoir quand il sert à enduire et à blanchir les vitrines des magasins en période de travaux. Cet enduit est généralement badigeonné avec de larges pinceaux afin de couvrir la totalité de la surface vitrée et ce pour la soustraire aux regards des curieux le temps que dure le chantier. En plus du jeu des réflexions inhérent au verre, il est aisé depuis l'extérieur, de suivre la touche, la gestuelle et le mouvement du corps du peintre qui a procédé au "barbouillage" quasi intégral de la vitrine. Bien sûr, l'artisan peintre n'a pas au préalable l'intention de faire de l'art mais il y a quelque chose qui évoque, de loin ou de près, les drippings de certains peintres célèbres et surtout une part d'aléatoire dans les coulures et les jonctures qui fait penser à un tableau relevant de l'expressionnisme abstrait!
« Qu’est-ce que nous réfractons ?
Les ailes que nous n’avons pas »
Cet
aphorisme de René Char (Le nu perdu, Poésie Gallimard, 1978, page 134)
sous-tend mon propos qui porte sur une photographie réalisée dans un palais de
la médina.
J’étais face à un large pan de mur
entièrement couvert par des zelliges monochromes qui font alterner de façon
rigoureuse le même motif décliné en noir et en blanc. Chaque petit morceau de
céramique émaillée considéré isolément révèle une combinaison géométrique de
trois losanges. Et par les trois pointes de ses angles, il ne manque pas
d’évoquer les profils porteurs d’un boomerang.
Je me suis amusé à fixer des yeux ces
zelliges tout en cillant et c’est ainsi que j’ai eu l’impression d’entrevoir
une nuée d’oiseaux en train de battre des ailes ! De la sorte, ce mur de
zelliges s’est mué en un captivant ballet aérien ! Les anglais ont un joli mot
pour désigner ces chorégraphies volatiles qui animent le ciel : « murmuration »
!
Cet effet optique n’a pas manqué
d’évoquer les travaux de l’artiste néerlandais Maurits Cornelis Escher dont les
réalisations puisent dans un fond d’influences multiples.
On sait, entre autres, qu’il a été
impressionné par sa visite en Espagne de l’Alhambra et en particulier par les
motifs emboités et les détails décoratifs complexes qui ornent ses murs.
Tout récemment, j’ai tenté, en
observant le passage d’oiseaux sauvages, de reproduire cette illusion optique
engendrée par ce mur de zelliges. Ces derniers demeurent avant tout un produit
de la culture puisqu’ils sont agencés et fixés par la main de l’homme. Les
battements d’ailes n’ont pas cette rigueur contenue et toute géométrique des
zelliges. Au bout des rémiges, la liberté !
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