jeudi 26 avril 2012
Lecture d'une vague
jeudi 19 avril 2012
mardi 17 avril 2012
Spécificités et voisinages
« Tu écris à haute voix » Mohammed Loakira
La Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Dhar el Mahrez de Fès, le Laboratoire de Recherche sur l'Expression Littéraire et Artistique (LARELA), l'ERECHAM, Le GEMEC et le GEF organisent courant novembre 2012 un colloque sur le thème:
SPECIFICITES ET VOISINAGES
Regard sur la littérature francophone au Maroc (1990-2012)
Argumentaire:
Derrière tout scribe, une ombre, une voix autre. Dans la littérature marocaine, cette ombre, cette voix dévoile une figure double : le lecteur critique et l’autre en soi qui s’accomplit dans l’acte d’écrire. C’est la raison pour laquelle la littérature au Maroc continue de susciter des interrogations et des controverses, qu’elle soit écrite en arabe ou en français. On s’accorde à remonter initialement cet état de chose au problème de l’engagement et ce qu’il s’escrime à poser comme discours contradictoires… Beaucoup de lecteurs, notamment le lectorat jeune, se posent la question de la spécificité de cette littérature par rapport aux autres littératures francophones : spécificités de son imaginaire, de son écriture, de son esthétique, entre autres. Qu’a-t-elle de si particulier par rapport à la littérature belge, canadienne, sub-saharienne, haïtienne, etc.
L’enjeu, en fait, est la délimitation d’un territoire en tant qu’ensemble de spécificités au niveau de la littérarité, du contenu, de l’imaginaire produit et du système de valeurs sans lesquelles la culture marocaine ne saurait prétendre à l’existence. Ces dimensions sont à même d’impliquer la posture de l’écrivain vis-à-vis de la Langue, du Monde et de l’Homme. Aussi, doivent-ils trouver leur « forme de vie » et leur manière d’être.
La littérature marocaine a vraisemblablement ses spécificités mais aussi ses voisinages.
Beaucoup de critiques ont su mettre en évidence l’inscription de l’hétérogénéité des voix dans les œuvres marocaines par l’engagement explicite ou implicite des formes populaires et de leur symbolisme oral, par « l’infiltration » du texte sacré dans le sens via les signes, par la convocation intertextuelle de textes autres, par l’interférence avec d’autres œuvres de la littérature mondiale…
Cette dimension interculturelle de la littérature marocaine en fait une littérature riche amenant des spécialistes à souligner peu ou prou l’impact qu’elle peut avoir sur d’autres littératures au niveau scriptural. Cet effet de style confirme la singularité poétique de cette écriture, mais confirme plus encore son aptitude à tendre vers d’autres voisinages et prétendre à l’universalité. L’écrivain marocain, quelle que soit sa langue d’écriture, est un écrivain mondial et c’est à ce niveau là que les idées, les imaginaires, les valeurs et les formes de ses écrits conduisent vers l’Etre en ces temps de globalisation. C’est ainsi que les interactions entres les différentes façons d’écrire ont permis à cette littérature de s’affranchir de la question de l’origine et de tout ce qui est établi.
A partir de cette mise en situation, il convient de s’interroger sur l’évolution du statut de la littérature dans notre pays en soulevant une série d’interrogations relatives à l’art verbal qui détermine cette pratique, notamment : en quoi consiste l’esthétique littéraire marocaine ? Comment circonscrire l’orientation de la critique sur la littérature marocaine sans une préalable critique de la critique ? L’essoufflement d’une écriture et la présence/absence d’une poétique ? L’écriture et la question des valeurs ? Le questionnement du monde et les défis de l’écrivain –penseur ? La singularité créative ? Féminisation de l’écriture et écriture féminine ?
Axes de recherche
- La littérature marocaine et les manifestations d’une poétique.
- La littérature marocaine et la question de la réception : bilan critique et nouvelles approches.
- Statut de l’écrivain : les enjeux de l’intellectuel et la liberté du créateur.
- L’écriture entre la singularité et l’universalité.
- Féminisation de l’écriture et écriture féminine.
- La littérature marocaine face aux / devant les nouvelles tendances de l’écriture.
Aventure de l'écriture

Le Groupe des Études Modernes et Contemporaines (GEMC), le Laboratoire de Recherche sur l'Expression Littéraire et Artistique (LARELA), en partenariat avec le master Littératures, Francophonie & Imaginaire Méditerranéen organisent le jeudi 10 mai 2012 une journée d'étude sur le thème :
Aventure de l’écriture
Argumentaire:
Le rapport de l’écrivain à sa production prend des manifestations diverses allant du silence à l’explication sous forme d’ « avertissement au lecteur », d’ « argument », de « préface », etc. ou alors la réflexion directe au sein de textes déjà crées par lui-même. Ce rapport foncièrement moderne de la « réflexion » de la littérature sur elle-même nous place devant une dimension importante de la réception littéraire qui est la critique des auteurs, « critique » qui met le doigt sur la genèse de l’œuvre et sur l’importance de ce que Jakobson nomme « la fonction poétique ». C’est ainsi que littérature et pensée se rejoignent, favorisant l’innovation esthétique.
Rappelons que l’écriture est un long processus impliquant les mouvements du corps et de la pensée dont il serait malaisé et même délicat de retracer le commencement. A quel moment commence alors l’aventure de l’écriture ?
Si la réponse à cette question semble risquée, nous pouvons cependant dire en toute évidence que l’écriture ne commence pas avec l’acte physique d’écrire, mais plutôt se situe bien en amont de cette étape. La pensée qui précède l’accouchement par écrit sur une page blanche est, à cet égard, un amalgame d’émotions, d’évocations, de réminiscences... Suite à une série de lectures, l’écrivain élabore une vision du monde spécifique en amorçant une descente, parfois douloureuse, dans le royaume des signes et des hiéroglyphes. Il s’agira, pour cet aventurier, de créer son propre univers, donc de recréer la réalité dans laquelle il vit. Aussi, la lecture est-elle capitale dans l’aventure scripturale du moment qu’écrire serait une autre façon de lire. Nombreux sont les écrivains qui associent ces deux actes dans une même expérience. A ce sujet, le livre de Julien Gracq : En lisant, en écrivant en donne un exemple éloquent. On écrit parce qu’on lit ; l’inverse serait une gageure ! A lire les correspondances de certains écrivains (Flaubert, Sand, Proust …) lors de l’élaboration de certains textes, on s’aperçoit du poids des affres de l’écriture et la voix qui émane des profondeurs de l’écrivain, tel un cri de désespoir d’un condamné à perpétuité, au fond de sa cellule. Voulant s’échapper de l’imposante citadelle ou de la page blanche, l’écrivain use de tous les moyens pour réussir sa fuite, son cri, son engagement, son plaisir, son divertissement…, ou même sa guérison si l’on se réfère à la théorie de Freud qui estime que l’écriture, comme toute forme d’expression, est un moyen d’idéaliser les lacunes héritées de l’enfance et qui sont devenues des complexes. Le concept de la sublimation explique ainsi l’élan de l’écriture.
Les interprétations de l’acte d’écrire foisonnent en prenant des sens différents selon les approches. Mais l’écriture demeure une aventure dans l’espace du signe qui engage l’esprit et le corps. Si l’écriture renoue les liens avec les textes antérieurs, elle relève également d’un style, d’une forme d’inventivité, d’une imagination, d’un imaginaire, d’une philosophie… qui dénotent chaque scripteur ou écrivant.
La présente journée tentera de pénétrer la caverne, profonde et obscure, de l’écrivain afin de dégager les fluctuations d’une écriture qui s’élabore, de retrouver les singuliers efforts de la créativité littéraire.
Axes envisagés
Découverte de la vocation d’écrire
Difficultés de la publication
L’écrivain comme témoin de son écriture
L’écrivain face à son écriture et à celle de son époque
Le Nouveau Roman comme exemple
Ecriture et Intertextualité
Comité d’organisation
Sabah BELHAJ
Ilham KENNY
Nadia CHAFAI
Khalid HADJI