jeudi 8 décembre 2022

The Cap Prize 2023

The CAP Prize 2023 – The Contemporary African Photography Prize, in partnership with the Eiger Foundation, is now open for entries. It is free to enter. Win a series of large-scale outdoor exhibitions around the globe. Enter the CAP Prize now at :

 https://eigercapprize.web.app/



dimanche 4 décembre 2022

dimanche 27 novembre 2022

Grammar of the medina

Fès

lève son voile

et le coeur fasèye

Photographie _B250076 : médina de Fès, le vendredi 25 novembre 2022



lundi 31 octobre 2022

Une statue inachevée

 


UNE STATUE INACHEVÉE

Dans un royaume africain, par un jour peu ordinaire, au cœur du mellah, dans la semi-obscurité de la librairie La Chrysalide, de longues heures silencieuses passent à la pendule – une chouette noire avec un cadran sur le ventre. Tania, trentenaire mélancolique, assise sur son trône vert olive feuilleté d’or, songe combien il est nécessaire d’être persévérante pour vendre ces recueils de poésies qu’elle aime tant présenter en lecture.
La porte s’ouvre ; entre un jeune homme qui adore Apollinaire ; puis une jeune femme à la recherche d’Alcools.
Plus tard, le jeune homme recroisera la jeune femme, devant la vitrine d’une animalerie. Elle sourira à un poisson rouge, subjugué. Le jeune homme adoptera le poisson rouge et le nommera Spleen.
Ainsi Tania, un jeune homme, une jeune femme et un poisson rouge souffrirent-ils des affres de l’amour. Sonna l’heure de Salat Icha ; les patios et jardins de la médina délivrèrent leurs secrets.
Une statue inachevée est un conte. L’une des conteuses est marocaine ; elle a lu Kundera. La seconde, française, déclare que sa famille est originaire de Moravie. Elles se croisèrent en Bohème. Naquit ce texte écrit sous la pleine lune et les Perséides. Dans la nuit, une pluie délicate caressait les fleurs, une femme raconta l’histoire de son amour mort à la guerre, une libraire récita des poèmes d’Apollinaire, d’Abdellatif Laâbi et d’Anna Akhmatova. Le lendemain, un grand soleil resplendissait et de blanches lessives séchaient sur les terrasses de la médina, aussi blanches que l’albâtre d’une statue, inachevée.
Éditions de l’Obsidienne
Inaya Al Ajnabi, Sarah B. Cohen
Photographie de couverture : Thami Benkirane
ISBN : 979-10-91874-33-5

lundi 19 septembre 2022

dimanche 31 juillet 2022

Universidad de Huelva Contemporarte 2022

 ¡Conoce a los ganadores de Contemporarte Colección 2022!


Yevgeniy Pavlovskyy Vasyliuk, de la Universidad de Alcalá de Henares (España), por la serie Frío.

Marina Rodríguez Bustos, de la Universidad de Córdoba (España), por María, 10.
Violetta Gifra Rozalén, de la Escuela de Arte Superior y Diseño de Valencia (España), por ¿Recuerdas?
Antonio Pérez Gil, de la Universidad de Sevilla (España), por la serie Uniendo pretéritos (Arqueología de una memoria compartida).
Alba Serrano Marugán, de la Universidad Complutense de Madrid (España), por la serie Gaia.
Thami Benkirane, de la Universidad Sidi Mohammed Ben Abdellah Faculté des lettres Dhar el Mahrez de Fez (Marruecos), por la serie Rébus urbain.
Alicia Lehmann Gallego, de la Universidad Autónoma de Madrid (España), por la serie The Hammer of Witches.
Xavi Carrión Gálvez, del Institut d'estudis fotogràfics de Cataluña (España), por Piscina vertical.
Marta Caballero Pozas, de la Universidad de Málaga (España), por Trust or die.
Julia Edna González León, de la Universidad de Valladolid (España), por la serie Tras bambalinas.
Germán Luque Llamas, de la Universidad Nacional de Educación a Distancia - UNED (España), por Idílico.

¡Enhorabuena a todos los premiados y bienvenidos a la familia Contemporarte!
Pronto más información en nuestra web: www.contemporarte.net y en nuestros perfiles en redes sociales. #Contemporarte
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vendredi 24 juin 2022

Penser, écrire la ville

Le laboratoire de Recherches Interdisciplinaire des Sciences Humaines (LARISH) de la faculté des lettres et des sciences humaines de Mohammedia – Université Hassan II organise un

colloque international autour du thème «Penser, écrire la ville » du mardi 23 au mercredi 24 novembre 2022


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Appel à contributions
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Argumentaire
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Le laboratoire de Recherches Interdisciplinaire des Sciences Humaines (LARISH) de la faculté des lettres et des sciences humaines de Mohammedia – Université Hassan II organise un
colloque international autour du thème «Penser, écrire la ville » du mardi 23 au mercredi 24 novembre 2022.
En ce début du XXIème siècle, il est devenu tautologique de dire que la ville occupe dans nos vies un rôle prépondérant dans tous les domaines culturel, économique, politique et sociologique. L’urbanisation galopante affecte profondément toutes les sphères de notre existence.
La ville est plus que jamais le lieu de brassage et métissage, où le citadin est soumis aux forces centrifuges et centripètes de l’exclusion et ou de l’inclusion. Elle a depuis l’Antiquité constitué un terreau privilégié de la réflexion et de l’imaginaire humains.
La présence de la ville dans le « Logos » et le « Mythos » remonte à une temporalité lointaine. Pendant l’Antiquité, l’intérêt pour la cité (polis), essentiellement sous sa forme idéale (utopique) ou politique de cité-état, ne s’est jamais démenti (Aristote La Politique, (384- 322 av. J.-C) Platon La République (427 à 348 av. J.-C.)). La tradition biblique a consacré, quant à elle, l’image d’une construction maudite, objet de toutes les haines, voire de toutes les répulsions, bâtie par des mains fratricides, lieu de dépravation et de perversion, objet de l’ire et du courroux divins.
Dans ce contexte théologique, la ville taxée de triviale et d’obscène, s’oppose diamétralement au modèle spirituel et sacrosaint de la « cité de Dieu », érigée bien entendu en utopie unique dotée de vertus. En littérature, depuis l’avènement du roman picaresque, la ville s’est muée en poncif incontournable dans l’écriture romanesque. La modernité au XIXe siècle va voir l’entrée triomphale de la ville dans le temple de la poésie (Badelaire, Verhaeren…) tandis que
l’émergence des sciences humaines en a fait un creuset et un carrefour d’écriture dans lesquels l’urbanité et l’urbain se déclinent en symboles et représentations qui saturent tous les niveaux et les espèces du dire et des discours scientifiquement institués. Au XXe siècle, le cinéma et le roman moderne dont l’essence et l’essor sont profondément citadins, ont puisé dans la ville leursubstance, leur matière et leur vision du monde.
Il s’agit, pour nous, de rendre compte, dans ce colloque international interdisciplinaire de
cette richesse discursive dont les supports et les versions s’entrecroisent dans ce que l’on peut actuellement nommer la pensée et l’écriture de l’urbain.
Ce colloque invite les chercheurs provenant d’horizons et de disciplines divers à contribuer à une discussion riche et pluridisciplinaire autour du sujet de la ville, de l’influence de
l’urbain sur la littérature, les arts visuels, la philosophie, pour ne citer que ceux-ci.
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Seront les bienvenues des communications se proclamant des humanités, de la littérature, de l’architecture, de l’histoire, de la linguistique, de la géographie, du cinéma, les sciences sociales, et de l’informatique (ville connectée, smart city).
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Axes thématiques :
Sans s’y limiter, les propositions peuvent porter sur :
1. Fragmentation de la ville : frontières et limites
2. Additions architecturales : construction et inachèvement
3. Ville et histoire des rapports sociaux
4. Ville et politique territoriale
5. L’urbanité dans les récits historiques
6. Les villes anciennes et les défis de la modernisation
7. Ville, langues et langages, territoires linguistiques, territoires et parlers urbains, mixité, transmission et identité
8. La ville et les arts visuels (peinture, cinéma, installations, etc.)
9. Les écritures urbaines (affiches, graffitis, tags, etc.)
10. Le roman de la ville
11. La ville numérique, la smart city, la ville connectée.
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Modalités de participation
Nous demanderons aux participant(e)s de bien vouloir fournir les éléments suivants avant le 15
Juillet 2022 :
• Une proposition comportant un titre et un résumé (150-300 mots en français, en anglais ou en
arabe)
• Une courte présentation ou biographie du participant.(e) et de ses recherches en cours (env.
150 mots en français, en arabe ou en anglais)
Les auteur.e.s des propositions de contribution sont prié.e.s d’envoyer celles-ci sous
format .doc ou .pdf aux adresses suivantes :
ouledalla_m@yahoo.fr
ahmedtouba100@gamil.com
hzrizi@gmail.com
Réponse du comité scientifique au plus tard le 30 juillet 2022
Publication des actes du colloque en 2023
Les communications retenues par le comité scientifique après lecture en double aveugle seront adressés avant le 30 décembre 2022 délai de rigueur à :
Ouledalla_m@yahoo.fr
ahmedtouba100@gmail.com
hzrizi@gmail.com
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Photographie P1110858 : Fès ville nouvelle, janvier 2019.

mardi 14 juin 2022

La guerre des trois-huit

 

De guerre lasse

il a déposé les armes

et s'est assis en chien de fusil

les muscles désarmés

les idées déchaussées...

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vendredi 10 juin 2022

Petite chronique de la vie ordinaire

Du fond de la cour

me parvient le bruit de l’eau
entremêlé de fluides mélodies
de voix féminines
Je hasarde un coup d’œil plongeant :
corvée de lessive



Hu - main

Une fois l'ablation -toute symbolique- du cerveau opérée, la tête n'est plus qu'un contenant sans contenu.

Il ne sert à rien de la garder.
L'être acéphale peut continuer à vaquer à ses occupations les plus taire à taire,
sans signes de vue,
sans repères,
sans faire de bruit,
sans parfums de vie.
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Photographie P1520233 : Fès ville nouvelle.



mercredi 1 juin 2022

La civilisation pastèque

 Dans la civilisation pastèque

Certaines choses
sont au-dessus de tout.
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Photographie _5010060 : médina de Fès, mai 2022.

dimanche 29 mai 2022

Prise de sang

 

Sur ce large trottoir, deux personnes attendaient presque immobiles l'ouverture d'un service commercial en relation avec la téléphonie mobile. J'ai tenu par le cadrage à intégrer un fragment du panneau rouge portant en caractères arabes l'indication géographique de notre pays: المغرب.

La première photo, dans sa banalité même, offre un parallèle entre nature et culture: contrairement au réverbère, un arbre ne cultive pas la ligne rigide et rectiligne. Il peut servir éventuellement d'appui à une colonne vertébrale fatiguée...

Et puis, il y a eu ce passant comme surgi de nulle part et qui est venu animer ou combler le vide au centre de l'image. C'est plus tard, une fois la photo projetée sur un grand écran que j'ai remarqué le petit sparadrap sur la veine de son bras droit.



Photographies P1560455 et P1560456 : Fès ville nouvelle, le 28 mai 2020.

mercredi 25 mai 2022

Faire parler les photographies

Appel à communications : Faire parler les photographies 

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Colloque international, Institut National d’Histoire de l’Art (INHA), 6-7 octobre 2022 

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Argumentaire :

"On connaît le pouvoir des photographies pour déclencher l’anamnèse, le récit de soi ou des autres, dans des expériences privées ou administratives – en son for intérieur, en famille comme dans un commisariat de police ou devant une cour de justice. « Faire parler » les images ou faire parler à partir d’elles est aussi devenu une pratique courante dans les enquêtes en sciences sociales qui mérite que l’on s’y attarde. Ce colloque veut interroger de manière croisée la mobilisation de photographies et leurs mises en récit, afin de réfléchir aux manières dont elles peuvent s’enrichir mutuellement. Nous voudrions dans ce colloque faire dialoguer actrices et acteurs issus du monde académique mais aussi de la littérature, du documentaire, du journalisme, de l’art contemporain… La mise en récit est envisagée ici de manière plurielle. Elle peut être verbale, à travers des mots dits à l’occasion d’une interview, d’un enregistrement, d’une discussion. Elle peut être écrite, en plaçant les photographies dans des dispositifs iconotextuels plus large : une photographie collée et commentée dans une correspondance épistolaire, des mots griffonnés, une description accompagnant une carte postale. Elle peut encore être visuelle à travers des collages, des assemblages ou des photomontages dans des journaux intimes, des albums photographiques ou sur les murs d’une pièce qui, eux aussi, racontent des histoires. Si un certain nombre d’outils théoriques ont déjà été forgés pour penser la rencontre et/ou les liens étroits entre photographie et mise en récit, ils s’inscrivent généralement dans des champs disciplinaires spécifiques comme l’histoire orale, l’ethnographie ou l’anthropologie visuelle. À l’occasion de ce colloque, nous souhaitons interroger les manières dont chacun·e, au prisme de son positionnement disciplinaire, se saisit simultanément de l’image et du témoignage. L’intention est de comparer les pratiques, les confronter, les faire dialoguer afin de réfléchir et de s’inspirer de la variété des manières de documenter les photographies, de les mettre en récit, de les donner à lire, à voir ou à entendre. Car si ce geste méthodologique s’impose souvent comme une évidence au cours des enquêtes, il n’en demeure pas moins un certain nombre de questionnements épistémologiques et de difficultés concrètes. Dans certaines circonstances, et moyennant la mise en place d’un dispositif spécifique, les photographies permettent aux témoins de rejouer et de (re)penser des éléments (événements, personnes, situations ou gestes) oubliés ou de les envisager d’un œil nouveau. Les allers-retours entre photographies et récits peuvent participer à l’élucidation – « photo elicitation » – des objets photographiques eux-mêmes, souvent dénués de tout élément de contextualisation. Ces méthodes peuvent provoquer chez la personne interviewée des réactions verbales et émotionnelles dont la recherche peut se saisir. Dans le cadre de ce colloque, nous invitons les participant·es à revenir sur des enquêtes concrètes tout en explicitant leurs manières de travailler. Il s’agit de confronter les méthodes et habitudes de chaque discipline et de penser les manières dont elles se répondent ou se distinguent. Dans quelles circonstances est-on amené à mêler photographies et récits ? Comment associe-t-on les mots et les images dans le cadre de ses recherches et de ses investigations ? Comment fait-on parler les photographies ? Comment les narrations, qu’elles soient dites ou écrites, se construisent-elles en s’appuyant sur la photographie ? Comment parle-t-on (à partir) des photographies, quand on les raconte pour soi-même ou pour quelqu’un d’autre ? Comment fabrique-t-on de nouveaux récits en intégrant récits et images ? Comment la signification des images fluctue-t-elle à la lueur des récits ? Comment, par ces mêmes récits, les images se trouvent-elles être consolidées ou déstabilisées ? 

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Ce colloque explorera notamment : 

• les pratiques épistolaires incluant des photographies, des cartes postales... 

• les journaux intimes et carnets mobilisant des images, albums de photos... 

• les récits construits à partir de photographies (romans-photos, scrapbooks...) 

• les enquêtes de terrain recourant aux photographies (ethnographie, sociologie, anthropologie...) 

• les enquêtes d’histoire orale mobilisant des photographies 

• les questions épistémologiques et éthiques dans la construction des récits, tant du point de vue éditorial que du point de vue historique.

 Nous invitons anthropologues, historien·nes, artistes, documentaristes, écrivain·es, etc. dont la pratique s’inscrit dans la mise en dialogue entre photographies et récits à nous faire parvenir une proposition de communication en français ou en anglais (2000 signes maximum et un titre) pour le 30 juin 2022 à l’adresse suivante : 

images.invisu@inha.fr 

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Les réponses vous seront communiquées par mail dans le courant du mois de juillet. Ce colloque de deux jours, organisé par InVisu (INHA/CNRS), se tiendra les 6 et 7 octobre 2022 à l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA), Paris 2e , France. Organisation : Manuel Charpy (INVISU, CNRS/INHA) Alexandra de Heering (UNamur, Belgique) Ece Zerman (INVISU, CNRS/INHA)

mardi 19 avril 2022

La caricature : images et représentations

Le Centre National Pour la   Recherche Scientifique et Technique

L'Université Ibn Tofail, la Faculté des lettres et des arts de Kénitra

Le Laboratoire Littérature, Arts et Ingénierie pédagogique

Équipe : Genre, Écritures, Représentations et Intermédialité

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Le 28 mai 2022, organisation d'une journée d'études qui sera consacrée à la caricature.


Argumentaire :

« Art du simultané »[1], la caricature frappe au premier regard ; elle livre tout ou presque par quelques traits et sans détails superflus. Son apparente simplicité ne peut toutefois être appréhendée par une lecture cursive puisque ses signes plastiques tout comme sa charge culturelle et discursive demandent à être décortiqués méthodiquement.

Comme signe visuel, elle fond sa signification substantiellement par les couleurs, la texture, la composition, la forme, le tracé… Elle est l’œuvre d’un artiste qui, moyennant une abstraction minimale, reproduit ses objets par des techniques différentes : le collage, l’emprunt, l’allusion, le grossissement, la réduction, la déformation ou l’accentuation. Ces techniques agissent singulièrement en contrepoint avec l’exigence d’un effet de similitude avec le réel, du moins par l’établissement d’un système d’équivalences que le public recherche généralement. C’est dire qu’entre l’image travestie et la restitution précise, le caricaturiste parvient à créer l’ambiguïté qui permet l’adhésion du spectateur. C’est dire aussi que le rire est affaire de complicité car reposant essentiellement sur des signes conventionnels et surtout contextuels. L’image caricaturale ne peut à partir de là prendre forme que dans l’urgence du geste créateur, stimulé par l’actualité sociale et politique et amené à inventer son discours, ses modèles, ses symboles et ses allégories. Mais cette actualité qui sert la caricature peut également la condamner car elle voue cet art conjoncturel à l’éphémère. Rares sont en effet les dessins qui ont acquis une vie pérenne.

En tant que discours, la caricature emprunte à la tradition satirique sa facture première ; elle déclenche le rire en raillant et dénonçant les situations ou les comportements d’une personne ou d’un groupe social. Elle déforme les portraits et exhibe les caractères des personnes publiques. Elle provoque aux dires de Bergson « un rire collectif ». Le fait qu’elle soit aussi l’œuvre d’un journaliste attentif à la réalité ne l’éloigne pas de l’engrenage du témoignage et de la critique sociale. Elle dit des vérités, laisse voir des contradictions. En un mot, elle met à nu les acteurs et les intentions. Le journaliste-artiste formule ici un discours subjectif, l’expression d’un point de vue, une interprétation de faits et un commentaire qui invitent le lecteur à porter un regard différent sur l’actualité et à se faire son propre jugement. Le rire dans ce cas n’est que l’accroche moyennant quoi des positions peuvent être prises et des débats engagés.

L’aspect condensé et synthétique de la caricature est ce qui lui a permis, nous semble-t-il, d’occuper rapidement et au grand bonheur des dessinateurs les plates-formes des réseaux sociaux. Ce changement de support éditorial n’est pas tant dû au vœu d’une diffusion plus large et moins censurée qu’à l’adaptabilité facile de l’image caricaturale aux modes de diffusion et d’influence interactifs que sont les médias modernes. Elle s’insère ici avec beaucoup plus de fluidité au risque même d’être dé-contextualisée et re-sémantisée par des réemplois déviés de l’intention de leur dessinateur.

 

Les contributions de cette journée peuvent aborder les axes suivants :

1-     La caricature et iconicité

2-     Les signes plastiques de l’image caricaturale

3-     La caricature et discours

4-     Caricature et engagement artistique

5-     La caricature durant les crises sociales et politiques

6-     La caricature et supports médiatiques

 

Les propositions de communication (titre + résumé de 10 lignes au maximum) doivent être envoyées avec une courte biographie à l’adresse suivante : abdellah.romli@uit.ac.ma



[1] Sonia Delaunay.

 

lundi 21 mars 2022

La photo chamboulée

Bien avant l'appareil cher à Daguerre,

la chambre noire est dans ma tête
et c'est là, que le monde capté
est champ boulé.
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Photographie P2510123 : côte atlantique, Azemmour, le 6 mars 2022.


lundi 7 février 2022

État de siège

L'une des fenêtres du salon de l'appartement donne sur le triste bric-à-brac de la terrasse d'une station service (spectacle réjouissant à plus d'un titre). Au milieu de ce fourre-tout visuel trône un fauteuil à sept lattes en aluminium. L'impression que c'est le siège d'une divinité à la fois invisible et omniprésente. Hier, dans l'après-midi, j'ai pris un peu de temps pour jouer avec: la revanche de la photographie sur la laideur. C'est Pierre Louÿs qui disait dans Les Aventures du roi Pausole (1901): « Vous continuerez d’habiter les mêmes chambres, le même fauteuil, de voir le même horizon dans le cadre de la même fenêtre. Échappez donc à tout cela ! Il y a si peu de jours dans la vie : faites que pas un d’eux ne ressemble au suivant.»



dimanche 16 janvier 2022

Noir, c'est noir


Noir, c'est noir

y a plus de poires
dans la corbeille à fruits.
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Photographie P2470632 : Fès ville nouvelle, le 13 janvier 2022.

Le temps qui passe

Le temps qui passe

a quatre syllabes
et deux pieds
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Photographie P2470698 : Fès ville nouvelle, le 15 janvier 2022.


dimanche 2 janvier 2022

Paréidolie

Câble coaxial

Noué à une extrémité :

Parabole faciale

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Photographie _1010971 : Fès ville nouvelle, le 1 janvier 2022.







أُحِبُّكَ يا وَطَنِي

Aujourd'hui pâtes, riz;

demain

bissara...

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https://www.youtube.com/watch?v=TDM5mcMiTQs

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Photographie P1930673 : médina de Fès, le 27 décembre 2020.



samedi 1 janvier 2022

S'il te plaît, dessine-moi un arbre!

 

"Je vous ai montré, n'est-ce pas, ces dessins que je fais, ces temps-ci, pour apprendre à représenter un arbre. Les arbres ? Comme si je n'avais jamais vu, dessiné d'arbre. J'en vois un de ma fenêtre. Il faut que patiemment je comprenne comment se fait la masse de l'arbre, puis l'arbre lui-même, le tronc, les branches, les feuilles. D'abord les branches qui se disposent symétriquement, sur un seul plan. Puis comment les branches tournent, passent devant le tronc... Ne vous y trompez pas : je ne veux pas dire que, voyant l'arbre de ma fenêtre, je travaille pour le copier. L'arbre, c'est aussi tout un ensemble d'effets qu'il fait sur moi. Il n'est pas question de dessiner un arbre que je vois. J'ai devant moi un objet qui exerce sur mon esprit une action, pas seulement comme arbre, mais aussi par rapport à toute sorte d'autres sentiments... Je ne me débarrasserais pas de mon émotion en copiant l'arbre avec exactitude, ou en dessinant les feuilles une à une dans le langage courant... mais après m'être identifié en lui. Il me faut créer un objet qui ressemble à l'arbre. Le signe de l'arbre. Et pas le signe de l'arbre tel qu'il a existé chez d'autres artistes... par exemple chez ces peintres qui avaient appris à faire le feuillage en dessinant 33, 33, 33, comme vous fait compter le médecin qui ausculte ... Ce n'est que le déchet de l'expression des autres... Les autres ont inventé leur signe... Le reprendre, c'est reprendre une chose morte : le point d'arrivée de leur émotion à eux, et le déchet de l'expression des autres ne peut être en rapport avec mon sentiment original. Tenez : Claude Lorrain, Poussin, ont des façons à eux de dessiner les feuilles d'un arbre, ils ont eux, inventé leur façon d'exprimer les feuilles. Si habilement qu'on dit qu'ils ont dessiné leurs arbres feuille à feuille. Simple manière de parler : en réalité, ils ont peut-être représenté cinquante feuilles pour deux mille. Mais la façon de placer le signe feuille multiplie les feuilles dans l'esprit du spectateur, qui en voit deux mille... Ils avaient leur langage personnel. C'est depuis un langage appris, il me faut trouver des signes en rapport avec la qualité de mon invention. Ce sont des signes plastiques nouveaux qui rentreront à leur tour dans le langage commun, si ce que je dis par leur moyen a une importance par rapport à autrui. L'importance d'un artiste se mesure à la qualité de nouveaux signes qu'il aura introduits dans le langage plastique."

Henri Matisse, Propos sur le dessin d'un arbre (rapportés par Louis Aragon), Écrits et propos sur l'art.

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Photographie extraite de la série "Chant d'attraction de la lumière" : parc Jnane sbile, fès médina, le 20 décembre 2017.