La faculté des lettres Moulay Ismaïl de Meknès organise le 6, 7et 8 mai 2015, un colloque international autour de la thématique : L'Imaginaire Maroc des écrivains marocains et euro-marocains.
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Argumentaire:
L’objectif du colloque est de
s’interroger sur ce que le Maroc pourrait constituer comme
toile de fond
ou substrat commun
aux écrivains marocains d’ici et d’ailleurs ; autrement
dit, en tant qu’espace qui servirait de réceptacle à ces écrivains. Un espace
(le mot est à prendre ici dans le sens le plus large) dont les contours
surdéterminent aussi bien le mode de penser, d’agir, de créer et de produire
que les attitudes qui se cristallisent autour des comportements (attitudes face
à la vie, à la mort, à l’amour, etc.) En un mot, il s’agit de s’interroger sur
les contours d’Un Imaginaire, au confluent
d’affluents multiples, dans
lequel les écrivains
(marocains comme euro-marocains) se retrempent tout en dialoguant avec
l’universel. En effet, cet imaginaire, considéré comme la représentation
mentale de la réalité marocaine, puise sa richesse dans/se déploie en des
territoires et des langues différents.
Depuis plusieurs décennies,
le répertoire de la “fiction Maroc”
s’est élargi : outre
l’arabe, tamazight ou
le français, il compte
désormais des écrits
en espagnol, en
catalan, en anglais,
en néerlandais, etc. Vitalité diraient certains, toujours est-il que si
vitalité il y avait, elle aurait partie liée avec les profondes transformations
survenues fin des années
1980/début des années
90 : quelque chose
de considérable,
dirions-nous, s’était produit
autant au niveau
local qu’au niveau mondial/planétaire.
Que s’est-il passé au juste ? Sans vouloir être exhaustifs ni faire office
d’historiens, nous rappelons quelques
événements marquants au
niveau, respectivement, mondial, régional et local : novembre 1989 ;
août 1990 ; septembre 1991. Un autre événement, et non des moindres, survint
chez le voisin algérien en janvier1992, c’est l’annulation du 2e tour des
élections législatives. Début, donc, l’espace d’une longue décennie, d’un cycle
de violence aux conséquences incalculables. Avec le recul nécessaire,
l’on est en droit de présumer que de tels bouleversements n’étaient
pas sans incidences
sur le Maroc
et particulièrement sur l’écriture comme sur d’autres moyens
d’expression culturelle et artistique (littérature, arts plastiques, photographie,
cinéma). Cette conjoncture coïncide avec l’émergence d’une génération
d’écrivains et d’artistes
qui se singularisent
par une production
plutôt portée sur l’expérience individuelle
que collective. C’est
en vertu de
cette individuation, en effet, que progressivement, en littérature, des
écrivains allaient rompre avec
les récits consacrés
par la tradition
de leurs prédécesseurs, lesquels
n’avaient pas d’autre choix entre l’allégeance et la contestation (voire le
réquisitoire) et qui
s’estimaient être les
porte-parole d’une communauté
d’intérêts
linguistiques/culturels ou d’une nation, si ce n’est d’un conglomérat de
nations agglutinées autour d’une certaine revendication identitaire,
supranationale et exclusive. Mais alors, qu’en
est-il des écrivains
euro-marocains ? Peut-on dire que, de là où elle s’énonce, leur
écriture s’inscrit dans un processus de renouvellement ? S’inscrit-elle dans
une démarche critique vis-à-vis de cet “Imaginaire
Maroc” en se montrant empreinte d’une certaine fantaisie ou se plie-t-elle aux attentes d’un lectorat
européen friand d’exotisme ?Certains
de ces écrivains
semblent introduire un
regard critique, et sans concession, sur le rapport au
religieux ou à la communauté. Sur cet “imaginaire Maroc”, dans lequel se
reconnaît le lectorat des deux rives, se greffe
une vision singulière
qui s’exprime en
référence à plusieurs territoires de la langue/du
langage. Aussi “l’Imaginaire Maroc” se pense-t-il comme une poétique de la
coexistence négociée entre deux univers (ceux des deux rives de la
Méditerranée) et dont
la résultante constitue une invite
à l’exploration d’un monde différent. Des écrivains de renom participeront à ce
colloque sur l’ “Imaginaire Maroc”.
Leurs expériences d’écrivains
et, pour certains
d’entre eux, d’universitaires permettraient, sans
doute, d’éclaircir le
débat sur les écritures dont le réceptacle est
l’ “imaginaire Maroc”. Nous assurons les intervenants qu’il n’y a pas de
restriction quant aux approches critiques. Toutefois,
nous souhaitons que
les sujets de communication ne soient
pas axés sur
une œuvre/un auteur, mais sur l’œuvre
d’un auteur ou
plusieurs de ses
œuvres. Au cas
où le choix porterait sur
un sujet spécifique,
plusieurs auteurs devraient
être convoqués.
Comité d’organisation :
Driss Aït
ZEMZAMI, Ridha BOULAABI,
Claude COSTE, Fouad LAROUI,
Mohamed LEHDAHDA, Abdellah
STITOU, Ieme VAN DERPOEL.
Comité Scientifique :
Abdelkrim CHIGUER,
Claude COSTE, Ralph HEYNELS, Fouad LAROUI, Abdellah STITOU,
Ieme VAN DER POEL.