jeudi 25 septembre 2008

Double concentré de tomates


La rentrée universitaire qui n'a pas encore eu lieu est placée sous les auspices du double concentré de tomates. Ingrédient magique qui donne toute sa saveur à notre célèbre soupe traditionnelle: la harira. La coïncidence du mois de septembre avec le ramadan est un facteur de démobilisation estudiantine. Il faut dire que la nation, qui a les voyants au rouge, tourne au ralenti! Probablement et en restant optimiste, les cours ne reprendront qu' après la fête qui symbolise la fin du carême !
Avec tout ce retard accumulé, harira bien qui rira le dernier !...
Mais pour faire sérieux, l'objet de ce post est de vous annoncer la réouverture du site web de la revue francophone "Etudes photographiques" suspendue depuis juin 2006. Je reprends ici l'intégralité du communiqué d'André Gunthert relatif à cette bonne nouvelle :

1- A l'occasion de la parution de son n° 22 (octobre 2008), la rédaction d'Etudes photographiques est heureuse d'annoncer la réouverture du site web de la revue.

2- Créée en 1996, la seule revue francophone consacrée à la recherche en photographie avait ouvert dès 1997 un site permettant d'accéder gratuitement à une sélection d'articles, avant de rejoindre en 2002 le portail d'édition électronique Revues.org. La nouveauté de cette expérience se heurtait alors à l'absence de formule praticable permettant la reproduction en ligne des illustrations. Les articles repris sur le site étaient donc amputés de leur iconographie, ce qui, on le comprendra, pour un organe consacré aux images, ne pouvait constituer qu'une solution temporaire. Un horizon se dessinait avec la directive du Parlement européen du 22 mai 2001, qui recommandait l'acclimatation des règles du "fair use" anglo-saxon et pouvait ouvrir à un usage raisonnable de l'exception pédagogique. Hélas! La réponse de la France chiraquienne, sous la forme de la loi DADVSI ("Droit d'auteur et droits voisins dans la société de l'information"), allait refermer durablement cette voie. En juin 2006, prenant acte de l'impasse devant laquelle se trouvait placé l'usage scientifique des contenus multimédias, la rédaction d'Etudes photographiques prenait la décision de suspendre son expérience d'édition en ligne.

3- Cette réaction ne devait pas rester sans suites. Après la publication d'un article-manifeste décrivant les difficultés de la situation française, une première réunion publique d'historiens de l'art était organisée à l'INHA en juin 2007, suivie d'un colloque international en janvier 2008 à l'institut Max Planck pour l'histoire des sciences de Berlin, sous le patronage de Lorraine Daston. C'est grâce aux recommandations issues de cette rencontre qu'Etudes photographiques peut aujourd'hui rouvrir son site. En application de la préconisation d'une «politique de libre accès aux images du domaine public», conforme aux dispositions du code de la propriété intellectuelle, la revue a choisi de reproduire l'iconographie des articles dont l'ensemble des illustrations ne relèvent pas du droit d'auteur – soit environ la moitié des contributions publiées sur papier. Pour les autres, seul le texte est repris, ce qui permet une consultation ou une recherche rapide, mais ne remplace pas l'examen de la version papier. Incomplète, la version en ligne ne peut être considérée comme une publication scientifique et ne pourra faire l'objet d'une citation.

4- L'évolution du rôle de la publication sur internet nous a également amené à revenir sur le principe dit de la "barrière mobile", selon lequel on observe un décalage de quelques années entre la parution papier et la mise en ligne. De plus en plus souvent, c'est par le réseau que l'on prend connaissance d'un contenu. Supposée protéger les intérêts de l'éditeur, la barrière mobile pénalise le chercheur, en ralentissant la diffusion de son travail. Les nouvelles dispositions de l'évaluation des enseignants-chercheurs, qui intègrent désormais Google Scholar à la batterie des indicateurs, encouragent également à ne pas différer une publication devenue un outil de mesure instantané de la productivité savante. Avec le recul de l'expérience, il est devenu patent que la consultation en ligne et sur papier ne concernent ni les mêmes publics ni les mêmes usages. C'est donc en toute sérénité, pour le profit des lecteurs et des auteurs, que nous avons choisi pour Etudes photographiques d'emboîter le pas aux revues qui publient simultanément dans les deux formats.

5- La réouverture du site, le rattrapage des volumes parus et l'intégration de l'illustration ont représenté un effort considérable, qui a occupé une bonne partie de l'été les équipes d'Etudes photographiques et de Revues.org. En cette rentrée, les plâtres sont loin d'être secs, et il faudra encore plusieurs semaines pour achever l'ouvrage. Mais avec sa maquette aérée, ses nouvelles fonctions et un vaste corpus d'articles, le site rénové constitue déjà un outil précieux, dont il était futile de différer encore l'accès. Nous espérons que vous aurez comme nous plaisir à retrouver Etudes photographiques en ligne, avec ses images.