mercredi 15 décembre 2010

Y a photo !

Le numéro 77 (octobre 2010) de la revue Qantara consacre un grand dossier d'une trentaine de pages à "La photo dans le monde arabe". Cette étude s'inscrit dans une perspective avant tout historique. Le sommaire riche et varié de ce numéro est accessible ici

Cliquez sur l'image pour la voir en grand

L'édito de ce magazine des cultures arabe et méditerranéenne parle des deux âges de la photographie :
"Dès son invention, la photographie voyage et on la trouve au Proche-Orient, en particulier à Jérusalem et en Egypte. Toutes les améliorations successives que lui apportent des inventeurs européens se répercutent immédiatement sur place, comme en témoigne la qualité des clichés année après année. Avant la fin du XIXe siècle, des studios ouvrent dans les grandes villes à l’initiative d’Européens ou d’autochtones. Les sujets qu’ils fixent sur la pellicule présentent partout la même progression, jusqu’aux thèmes bien délimités de la carte postale. C’est cette histoire des débuts qui est retracée dans le dossier de ce numéro, sans prétendre pour autant épuiser le sujet. Les fonds dont on soupçonne à peine la richesse ont été peu étudiés, sauf par une poignée de chercheurs.

Et puis, notre enquête s’arrête trop tôt, au premier âge de la photographie. Si son usage par les nouvelles classes moyennes est évoqué, rien n’est dit sur la presse ou la politique. Sans doute découvrira-t-on une évolution qui n’est pas si différente de celle de l’Europe depuis les années trente : photographier les grands moments de la vie privée et sociale se démocratise à mesure que les appareils deviennent accessibles, on met en scène la vie mondaine et la vie politique, et puis bien sûr on recourt à la photo à des fins de propagande politique.

Un autre "genre" qui connaît un essor incontestable dans les pays arabes est celui de la photo artistique. Tard venue, tout au moins au plan de la reconnaissance sociale et culturelle, elle s’exhibe de plus en plus dans les galeries du Proche-Orient ou du Maroc et cherche à prendre pied sur le marché européen et américain, seul susceptible de lui conférer un statut d’envergure, comme c’est d’ailleurs le cas pour les œuvres d’art. Dans les pages qu’il consacre aux arts, Qantara demeure attentif à cette production créatrice et continuera de lui accorder la place qu’elle mérite."

Bien évidemment, il ne faut pas vous attendre à trouver dans ce numéro quelque chose de consistant susceptible d'illustrer ou de rendre compte de la photo artistique dans les pays arabes. Mais dans un passé relativement récent, l'institut du monde arabe avait organisé un véritable panorama consacré à la photographie arabe contemporaine !