dimanche 28 octobre 2007

Laboratoire d'observation




Voici le texte remanié et élagué d'une communication qui avait initialement pour titre : "La photographie, l'autre et l'ailleurs : rupture des correspondances".

Il va de soi que l'invention de la photographie a contribué de façon significative à transformer en profondeur notre vision du monde, à étendre le champ de nos connaissances et à nous rapprocher de l'autre et de l'ailleurs…Historiquement, la photographie a ouvert la voie à d'immenses chantiers et autres missions d'exploration ethnologique, archéologique et géographique…etc. Du fait de la masse de données imagées disponibles actuellement, quelle personne aujourd'hui, sans jamais avoir franchi les mers et les océans ne possède pas, grâce au médium photographique et ses dérivés, une vision bien nourrie du monde et de ses habitants…Mais à côté de cet incomparable enrichissement, il existe une multitude de peuples à jamais disparus sans nous avoir laissé la moindre trace photographique. Et c'est comme s'ils n'avaient jamais existé! C'est parce qu'ils n'ont pas eu la chance historique à l'instar de cette frange d'indiens immortalisés dans "Tristes tropiques" et sauvés de l'oubli par le regard d'un Claude Levi-Strauss ou encore celle des arabes du marais de l'Euphrate ou du désert approchés par Wilfred Thesiger… Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, aujourd'hui, l'expansion effrénée des images constitue le cheval de Troie pour ne pas dire le rouleau compresseur de cette Mondialisation tant décriée…
Au départ de la saga photographique, il y a l'effet de vérité qui émane des images. L'objectif photographique (qui porte d'ailleurs bien son nom) ne peut enregistrer que ce qu'il voit objectivement. En outre, il a la faculté de voir ce qui échappe à l'œil de l'opérateur photographe!
Selon Emile Zola "Vous ne pouvez pas dire que vous avez vu quelque chose à fond si vous n'en avez pas pris une photographie révélant un tas de détails qui, autrement, ne pourraient même pas être discernés".
La vie est ainsi conçue comme un vaste laboratoire d'observation et la photographie est considérée comme l'outil parfait pour la scruter, la révéler dans ses plus intimes retranchements (je pense ici de façon plus pointue à la photographie et à l'imagerie médicales et scientifiques).
Dans la même veine, le célèbre photographe Richard Avedon nous dit :"Les photos ont pour moi une réalité que les gens n'ont pas. C'est à travers les photos que je les connais".
Cette soif de connaissance du monde et des autres par le truchement de l'image a donné lieu au lendemain de la première guerre mondiale à un véritable élargissement du domaine visuel et à un réajustement des canons esthétiques : à côté des disciplines désormais convenues et traditionnelles du portrait et du paysage (qui constituent une pratique héritée de la peinture), les photographes vont privilégier la rue et s'ouvrir davantage sur le monde. On a assisté à l'émergence d'un réel besoin de documentation sociale : la photographie se fera reflet des mœurs, des traditions, des fêtes, du labeur des gens du peuple, de la misère et des laissés pour compte…Le photographe devient de plus en plus un témoin privilégié qui investit la rue, explore les rites du quotidien, poursuit l'événement…etc.
Les tenants de cette nouvelle photographie dite humaniste recherchent l'éclat fugace de la lumière pour magnifier une tranche de vie, une scène du genre…Leur travail se caractérise par un réel élan de générosité, par un optimisme à toutes épreuves…et surtout par une indéfectible croyance en la dignité de l'homme. Il suffit pour s'en convaincre de feuilleter les albums photos d'un Brassaï, d'un Doisneau, d'un Kertész, d'un Brand, d'un Ronis, d'un Cartier-Bresson, d'un Smith et j'en passe car la liste est tellement longue…En 1955, cette photographie triomphe et donnera lieu à une exposition internationale présentée à New York sous le titre évocateur "The Family of Man".

Mais avec le temps, cette photographie empreinte d'un réalisme poétique fera l'objet de critiques acerbes notamment de la part d'un Roland Barthes qui a dénoncé le "trop de tendresse et d'optimisme" voire de naïveté qui la caractérisent.
En fait, ce qui nous intéresse dans la démarche des photographes humanistes c'est le respect de l'autre car cette qualité dans la pratique de fort nombreux photographes semble faire défaut (je pense à cette image caricaturale de la horde de touristes photographes plus soucieux de mettre le monde en boite que de prendre le temps de le connaître).
Cela peut commencer avec le premier geste du photographe qui consiste à porter l'appareil photo à son œil pour procéder à la prise de vue. Cette position de travail est souvent mal perçue par les gens qui se sentent dévisagés voire agressés et engendre le plus souvent des gestes négatifs qui signifient le refus de l'image ou la menace !
Dans cette perspective, le rapport entre le photographe et la personne photographiée peut être placé sous le signe d’une rupture de correspondances. Ainsi, dans le cas où l'appareil utilisé est à visée reflex, le face à face n'est plus franc et direct mais biaisé en raison du fait que l'image du sujet est formée sur une surface dépolie après renvoi par un miroir incliné. Dans ce cas de figure, il y a rarement symétrie des regards. Hervé Guibert (1981 : 90) évoque l'importance de la diffraction qui permet à la personne photographiée de se croire à l'abri du regard de l'opérateur photographe : " T. me fait remarquer qu'en posant pour B.F.,(…)il a senti un regard moins contraignant, du fait de la diffraction impliquée par le 6.6 : le photographe regarde en bas, la tête penchée vers l'appareil, dans une attitude proche du recueillement (et même de la prière), son regard ricoche par un jeu de miroirs vers son modèle; une sorte d'inclination a remplacé la prédation…".
Néanmoins, comme le suggère à juste titre Jean-Claude Lemagny (1992:168), le visage de la personne photographiée "retourne presque comme un miroir, vers le photographe ce qu'il est lui-même, un être regardant. Au moment où il travaille, le photographe se trouve soumis (et souvent avec quelle intensité) à ce qu'il fait subir d'habitude aux choses et aux gens: être scruté, n'exister que par et dans un regard". Mais dans cette relation particulière à l'autre, sommes-nous installés dans la connivence et le don ou bien dans l'affrontement des regards ?
Un petit détour par les archives de l'armée coloniales françaises nous apporte un témoignage intéressant. Ainsi, pendant la guerre d'Algérie, le sursitaire Marc Garanger est amené par ses supérieurs à tirer le portrait des femmes autochtones afin d'établir leur carte d'identité. Toutes ces femmes ont été obligées de se dévoiler et d'accepter l'intrusion du photographe. Leur protestation est restée muette. Pourtant, aujourd'hui encore, on peut la déceler dans leurs yeux qui hurlent leur désaccord et leur désarroi. Fait anecdotique rapporté : quand le capitaine a vu les tirages sur papier de ces algériennes, il s'est écrié à l'intention de son état major : "Venez voir, venez voir comme elles sont laides! Venez voir ces macaques, on dirait des singes!".
Au-delà de cette remarque empreinte de racisme primaire, ces portraits de femmes faits sur ordre du pouvoir militaire constituent aujourd'hui une précieuse mémoire et un témoignage d'une inestimable valeur.
En général, le photographe respectueux de la déontologie et de l'éthique cultive les relations humaines et négocie a priori pour avoir le consentement de la personne à photographier. Mais, il existe également des pratiques qui optent pour des prises de vue volées et faites à l'insu du sujet. Ces dernières s'inscrivent indiscutablement dans le champ de la prédation.
Ce terme de prédation ne peut manquer de nous interpeller. En effet, il est facile de mettre en avant le fait que le photographe est avant tout un chasseur d'images. D'ailleurs, une revue française mensuelle destinée aux photographes amateurs porte bel et bien ce nom. Jules Renard (1896) ouvre le recueil célèbre de ses Histoires naturelles par un texte poétique dédié au chasseur d'images (à ce propos, je vous invite à lire ce poème et à voir son illustration en cliquant ICI). Mais dans ce dernier cas, le chasseur est avant tout un promeneur solitaire possédant un sens aigu de l'observation de la nature…
Dans ce paradigme de la chasse et de la prédation, la photographie ne manque pas d'aligner un vocabulaire empreint d'une charge toute militaire! Déjà en 1882, Etienne-Jules Marey met au point ce qu'il appelle un fusil photographique pour étudier le vol des oiseaux. De même, ne dit-on pas s'agissant de photographie "charger", "armer", "viser", "braquer", "tirer", "mitrailler"…
Dans certains cas, l'acte de prise de vue peut se transmuer en acte de prise de vie. Nous gardons tous en mémoire l'assassinat en 2001 du chef afghan Massoud: la bombe qui l'a tué était dissimulée dans la caméra des faux journalistes venus l'interviewer…
Il existe bien sûr une frange notable de la corporation des photographes qui s'appuie délibérément sur un acte de prédation : j'ai nommé les paparazzi. Ces derniers pourchassent les stars et les célébrités de ce monde afin de nourrir de clichés indiscrets une certaine presse…
Face à ces excès, nous avons tout récemment assisté à une mise en accusation des photographes, à un durcissement de la législation qui concerne le droit à l'image et à une restriction de la libre circulation des images ce qui porte atteinte, paradoxalement, au droit du public à l'information qui se fonde sur le "droit de savoir mais aussi sur le droit de voir".
La presse et la télévision ont rendu compte des procès intentés par des particuliers à des photographes qui n'ont pas sollicité au préalable leur accord pour figurer sur les photographies. Les photo-reporters sont de plus en plus victimes de la privatisation de l'espace public. Régis Durand résume bien cette nouvelle situation :
"Les photo-reporters continuent à faire comme s'ils étaient dans une économie primaire de cueillette et de prédation : on va dans le monde et on saisit ce qui est devant soi, en ne rendant de compte qu'à sa conscience et à la déontologie de la profession. Or aujourd'hui, cela ne marche plus ainsi dans aucun domaine. Les espaces sont privatisés, tout relève d'une économie, d'une gestion et les photographes doivent aujourd'hui payer pour des choses qui étaient jusque-là considérées comme ressources naturelles".
Cette dérive marchande du droit à l'image n'a pas de limites. Tout récemment, en France, les propriétaires d'un puy d'Auvergne ont réclamé l'équivalent de 190000 francs de dédommagement à une entreprise pour avoir fait usage d'une photographie aérienne de leur colline!
Cela risque-t-il de mettre un frein à la photographie aérienne et à cette série de livres qui a pour visée principale de photographier un pays ou une contrée avec un point de vue distancié depuis les hauteurs du ciel. On peut citer parmi les livres de cette collection : le Maroc vu d'en haut. Un livre où les paysages sont grandioses et magnifiques et où les habitants sont réduits à la portion congrue des lilliputiens.
Quand j'ai regardé les images de ce livre marquées par une esthétique des hauteurs, j'ai senti grandir en moi l'envie de faire un livre qui aurait pour titre : le Maroc vu d'en bas. Un livre à l'échelle 1 / 1 sur le Maroc et les marocains vus par un marocain, histoire pour une fois de nous regarder avec nos propres yeux et non avec les yeux des autres…
J'ai fait les démarches nécessaires pour avoir les autorisations auprès des autorités. Je les ai rassurés sur la nature de mon travail. J'ai eu les autorisations. Mais c'est une fois sur le terrain que les ennuis ont commencé! Dès qu'un sous-fifre analphabète de notre inébranlable et inénarrable maghzen aperçoit l'appareil photo et le trépied, il accourt et me conduit au poste. Quand je lui montre mes autorisations, il me demande d'en faire une photocopie et par excès de zèle me conduit quand même au poste… A la nième arrestation, j'ai fini par laisser tomber mon projet : c'est dur le maghzen vu d'en bas…

Tout cela pour dire combien l’acte photographique ne va pas de soi et n’est pas une entreprise commode. Si l’appareil photo est par essence un outil neutre, les relations de l’opérateur photographe avec ses concitoyens et avec le pouvoir en place peuvent susciter tensions et malentendus…Par exemple, dans tous les foyers de tension ou de guerre à travers la planète, le reporter-photographe demeure le plus souvent persona non grata. Très souvent, il est pris en otage quand il ne paye pas son témoignage de sa vie.Pour plus d'information sur ces graves questions, cliquez ICI

samedi 27 octobre 2007

100 % COTTON



Charlotte Cotton est chargée de la programmation à la Photographers’ Gallery de Londres. Ancienne conservatrice pour la photographie au Victoria & Albert Museum, elle a été la commissaire d’un grand nombre d’expositions et l’auteur de plusieurs publications sur la photographie contemporaine.


Son essai traduit de l'anglais "La photographie dans l'art contemporain" est paru en 2005 chez l'éditeur Thames & Hudson. A travers ses 224 pages bien illustrées (222 illustrations dont 192 en couleurs), l'auteur nous dresse un large panorama de la photographie contemporaine. Elle examine en 7 chapitres bien documentés (1-Si c’est de l’art, 2- Il était une fois, 3- Neutralité, 4- À la fois quelque chose et rien, 5- Intimité, 6- Moments d’histoire, 7- Réappropriations) les motivations qui sous-tendent les pratiques artistiques de la photographie contemporaine et nous fait gagner en compréhension les démarches communes à une majorité d’artistes : les performances et happenings, l’approche narrative, le regard objectif ou neutre, la sublimation du réel, l’intimité, l’angle documentaire et l’appropriation.





Présentation : La photographie connaît depuis quelques années un engouement sans précédent auprès du public, des institutions, de la critique mais aussi des artistes, qui l’intègrent de plus en plus à leur pratique. Elle est ainsi devenue aujourd’hui l’un des principaux médiums de l’art contemporain. Ce livre analyse l’infinie variété de sujets abordés et de techniques employées par les artistes, mais il s’attache surtout, et c’est là son originalité, à dresser une typologie de leurs différentes approches. Pour certains artistes, comme Sophie Calle ou Erwin Wurm, la photographie est un moyen d’enregistrer une performance ou une action quotidienne, tandis que pour d’autres, comme Yinka Shonibare ou Gregory Crewdson, elle permet la mise en scène de récits imaginaires. Andreas Gursky, Thomas Demand et Rineke Dijkstra présentent de leur côté une vision froide et en apparence objective du monde extérieur, tandis que Richard Billingham, Nan Goldin ou encore Wolfgang Tillmans donnent à voir des détails intimes de leur vie privée. Entre les mains de Luc Delahaye et d’Allan Sekula, la photographie est un moyen de créer un travail documentaire, alors que pour d’autres encore, comme Cindy Sherman ou Gillian Wearing, l’image photographique devient un réceptacle de valeurs personnelles, sociales et culturelles dans un monde saturé d’images. Au fil de sept chapitres richement illustrés, Charlotte Cotton mène une analyse originale du travail des artistes les plus importants dans ce domaine et de leurs œuvres clés, et livre ainsi une introduction subtile et exigeante à une forme qui domine la scène artistique en ce début de XXIe siècle.

mercredi 24 octobre 2007

LITTERATURE DE VOYAGE




"Dernier exil à Tanger" paru au éditions du Regard en septembre 2007 est un roman singulier! Si par certains de ses aspects, il relève à l'évidence de la littérature de voyage, il n'en demeure pas moins un polar qui cache bien son jeu! En effet, ce livre brille par ses somptueuses illustrations. Pas moins de 80 photographies égayent les pages de ce roman policier sombre et exotique. La partie iconique a été confiée au photographe Roland Beaufré et le texte est sorti tout droit de la plume de Stéphane Guibourgé.


Résumé : Tanger. Le Palais tombe en ruine sur la colline, John Cawler est assailli par les souvenirs. Il se souvient de Jean, le jeune écrivain qu'il avait pris jadis sous sa protection.
Son frère sort de chez lui, qui vient de rouvrir les blessures anciennes. Pierre est à la recherche de Jean, disparu avec ses rêves de littérature, son amour pour Tanger, pour sa légende surtout. La ville tremble sous la lumière, et s'avance lentement vers les ténèbres.
Un Capitaine de police, chargé de retrouver Jean, enquête sur le meurtre d'une jeune femme retrouvée au milieu d'un chantier. Lui seul perçoit encore le chant véritable de la ville, loin du mythe et des mensonges dorés. Loin des fantômes qui rôdent encore. Auteurs célèbres, rock stars en perdition, peintres et photographes, égoïstes mondains incapables de voir la ville, le monde, la vie comme ils sont à la lisière du Rif. Lui seul mesure la portée des mots de Genet quand il évoque «Tanger-La trahison».
Parce qu'ici rien n'est vraiment comme les apparences le voudraient, il faut toujours payer le prix. Traverser les miroirs. Ou se perdre.



LA PHOTOGRAPHIE AU PIED DE LA LETTRE


Toujours au chapitre des relations entre photographie et littérature, je voudrais vous signaler cette publication en 2005 des actes d'un colloque tenu à l'université d'Aix-en-Provence et qui réunit, par les soins du sémiologue Jean Arrouye, vingt sept études qui examinent les différents rapports qui peuvent être instaurés entre texte et image.
Dans cette perspective, "la diversité des écrivains étudiés permet d'examiner des problèmes nombreux, aussi bien les multiples fonctions remplies par la photographie dans un texte, documentaire, symbolique, actantielle, poïétique... que les différents types de relations qui peuvent s'établir entre les deux médiums, de complémentarité, de rivalité, de solidarité, pouvant s'épanouir en expérimentation de genres nouveaux, comme le roman imagé, d'Ecoutez-voir d'Elsa Triolet. Parfois la photographie sert à la littérature de modèle théorique, effectif ou rêvé, pour représenter le monde, conduire un récit, élaborer une esthétique nouvelle du roman, définir une éthique de l'écriture ou fonder une philosophie de l'existence, comme il advient dans l'œuvre de Michel Tournier. Corrélativement, la réflexion sur le statut et le fonctionnement de la photographie s'affine, de sorte que les lecteurs intéressés par les problèmes de l'image pourront, aussi bien que ceux passionnés de littérature, faire leur miel de cet ouvrage".


lundi 22 octobre 2007

PORTRAITS DE MOTS


Il ne s'agit pas de photographie lexicale ni de lexique photographique mais de la proposition qui a été faite à 13 photographes ( Jean-Francois Bauret, René Burri, Jean-Philippe Charbonnier, Raymond Depardon, Pascal Dolèmieux, Martine Franck, Gladys, Harry Gruyaert, Guy Le Querrec, Sarah Moon, Marie-Paule Nègre, Ferdinando Scianna et Jeanloup Sieff ) de tirer le portrait à la centaine de mots suivante :


Abondance, Absolu, Absurde, Adresse, Ambition, Amitié,
Amour, Autorité, Aventure, Besoin, Bonheur, Chance,
Charme, Colère, Comédie, Compétition, Confiance, Connaissance,
Courage, Création, Curiosité, Désordre, Destin, Devoir,
Différence, Doute, Effort, Egalité, Ennui, Envie,
Equilibre, Espoir, Eveil, Fertilité, Fête, Foi,
Force, Fragilité, Générosité, Geste, Gloire, Grâce,
Habitude, Hasard, Honneur, Humour, Impertinence, Indifférence,
Innocence, Interdit, Irréel, Jeu, Joie, Liberté,
Limite, Logique, Lumière, Mémoire, Merveilleux, Mouvement,
Mystère, Naissance, Nostalgie, Nuance, Ordre, Orgueil,
Paix, Passion, Peur, Plaisir, Pouvoir, Progrès,
Pureté, Réflexion, Regard, Résistance, Respect, Rêve,
Révolte, Richesse, Risque, Rythme, Sacré, Sagesse,
Secret, Sécurité, Séduction, Silence, Simplicité, Solidarité,
Solitude, Souffrance, Système, Tendresse, Tradition, Valeur,
Violence, Vitesse, Volonté, Voyage.

Cet exercice de révélation du mot par l'image a donné lieu à la publication en 1994 d'un livre exceptionnel "Portraits de mots". Vous trouverez un coup de coeur pour cet ouvrage ici

dimanche 21 octobre 2007

PISTES DE LECTURE


Le photographe français d'origine roumaine Brassaï (1899-1984) est surtout célèbre par ses images consacrées à Paris de nuit (1932) et par ses Graffiti (1960).
En dépit de son amitié avec les surréalistes, Brassaï n'inscrivait pas son travail dans cette importante mouvance littéraire : "Le surréalisme de mes images ne fut autre que le réel rendu fantastique par la vision. Je ne cherchais qu'à exprimer la réalité, car rien n'est plus surréel".
Cet auteur photographe prolixe nous a laissé des livres sur Picasso, Henry Miller et Marcel Proust. Ce dernier ouvrage de 176 pages " Marcel Proust sous l'emprise de la photographie"(publié chez Gallimard en 1997) montre comment la photographie a été un moteur puissant dans l'écriture de la Recherche proustienne.
La table des matières de ce précieux ouvrage éclaire sur plusieurs points le lecteur ou le chercheur d' A la recherche du temps perdu :

I. LA PHOTOGRAPHIE DANS LA VIE DE PROUST
1. Naissance d’une passion 2. Echange de photographies 3. Rôle de la photographie dans la formation artistique de Proust
II. DES CLES POUR LA RECHERCHE
1. la photographie géante des chevaliers de Malte 2. Le portrait de la Berma 3. Pour reconquérir son mari, Gilberte se procure des photographies de sa maîtresse 4. La déception de Saint Loup 5. La photographie convoitée de Gilberte Swann 6. Miss Sacripant, la "Dame en rose" et Odette - une seule et même personne 7. Fascinante duchesse de Guermantes 8. Quand la grand-mère pose pour Saint Loup 9. La photographie profanée de Vinteuil 10. Où la photo de Charlus met Morel en fuite 11. Réincarnations
III. L’INFLUENCE DE LA PHOTOGRAPHIE SUR LA PENSEE DE PROUST
1. Un atelier de photographe 2. Reportages 3. Un objectif à longueur focale variable 4. Chronophotographie 5. Une vision a-humaine 6. La photographie à l’origine du relativisme proustien 7. De l’image latente à la mémoire involontaire

Pour multiplier les pistes de lecture et cerner les rapports entre littérature et arts visuels, je vous suggère de lire cet autre livre "Le monde de Proust" produit à partir des archives d'un autre photographe célèbre Paul Nadar:

samedi 20 octobre 2007

PISTES MAROCAINES

Une exposition photographique internationale intitulée "Visions du Maroc" est programmée dès ce samedi 20 octobre 2007 à 18 H 30 à la galerie Kacimi à Fès.


Cette exposition, de facture classique, est montée à partir de livres de photographies. C'est le cas, entre autres, des images tirées de "Marocains" de Daoud Aouled-Syad, publié en son temps (1989) aux éditions Contrejour/Belvisi et de celles de Joseph Marando issues de son dernier livre : "maroc ordinaire" (sic)




Les photographes de cette exposition sont : Ali Chraibi, Jamal Mezan, Daoud Aoulad-Syad, Toni Catany, Juan Manuel Castro Prieto, Isabel Munoz, José Manuel Navia, Ricky Dávila, Joseph Marando et Bruno Barbey.

Les étudiants des masters "Lettres et expressions artistiques" et "Didactique du français et interculturalité" sont invités à assister au vernissage et à rédiger un compte rendu de cette exposition.

vendredi 19 octobre 2007

TROC ART


Du 19 octobre au 17 novembre 2007 au complexe culturel Al Houriya de Fès, se tient une exposition internationale photo, peinture, sculpture et vidéo.


Les étudiants des masters "Littératures et expressions artistiques" et "Didactique du français et interculturalité" sont vivement invités à faire un compte rendu de cette exposition.


Le catalogue de cette exposition est disponible gratuitement.