mardi 26 février 2008

Examen: quel est votre rhésus ?



Un examen c'est comme le facteur rhésus! Il est soit positif, soit négatif ! Pour le reste, ça s'apparente à une longue liste affichée de noms et de chiffres.
Le roman que je suis en train de lire en ce moment a été écrit par yannick Haenel et s'intitule "Cercle". A la page 133, l'auteur parle chiffres :
"Il y avait sur le trottoir un tourniquet de cartes postales. Des photos de stars en noir et blanc, des baisers célèbres dans Paris, des reproductions de peintures. Et parmi les peintures, une étrange surface grise qui m'a plu. Elle était piquée de traits blancs minuscules, comme des jours barrés sur un mur de prison. Au dos, il y avait écrit : "1965/1-
∞. DETAIL 99940--1017875."Ces traits de brume sur le gris, c'étaient des chiffres.Ça ne se voyait pas d'abord. Ça ressemblait à une muraille, à un ciel, à un fond de l'oeil; et puis quand on regardait plus attentivement, les chiffres, on les voyait apparaître. D'immenses lignes de chiffres. Plus rien d'autre, sur toute la surface, que des chiffres. Je me suis dit: voilà, impossible d'oublier les chiffres, maintenant ils sont partout, il n' y a plus qu'eux. le type qui peint ça l'a compris: calculs, statistiques, mesures, tarifs - le monde se confond avec le chiffre; il ne se représente plus autrement. Si on veut représenter le monde, on n'a plus qu'à aligner des chiffres."
Yannick Haenel (2007), Cercle, Gallimard.
L'auteur de ce passage ne révèle pas le nom du peintre qui ne peint que des chiffres. Mais il est facile de reconnaître l'artiste qui se cache derrière ces lignes en allant faire sa connaissance ici







lundi 25 février 2008

Quand le graffiti se met au verre

A la faculté des lettres dhar el mahrez de Fès, les classes exposées aux rayons et au feux solaires ont vu leurs ouvertures vitrées obstruées par une sombre et épaisse couche de peinture. Une aubaine pour les graffiteurs qui s'en donnent à coeur joie! En voilà un petit échantillon de graffiti sur verre.

jeudi 14 février 2008

Anti-prof.com


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Nos « mauvais élèves » (élèves réputés sans devenir) ne viennent pas seuls à l’école. C’est un oignon qui entre dans la classe : quelques couches de chagrin, de peur, d’inquiétude, de rancœur, de colère, d’envies inassouvies, de renoncement furieux, accumulées sur fond de passé honteux, de présent menaçant, de futur condamné. Regardez, les voilà qui arrivent, leur corps en devenir et leur famille dans leur sac à dos. Le cours ne peut vraiment commencer qu’une fois le fardeau posé à terre et l’oignon épluché. Difficile d’expliquer cela, mais un seul regard suffit souvent, une parole bienveillante, un mot d’adulte confiant, clair et stable, pour dissoudre ces chagrins, alléger ces esprits, les installer dans un présent rigoureusement indicatif.

Naturellement le bienfait sera provisoire, l’oignon se recomposera à la sortie et sans doute faudra-t-il recommencer demain. Mais c’est cela, enseigner : c’est recommencer jusqu’à notre nécessaire disparition de professeur. Si nous échouons à installer nos élèves dans l’indicatif présent de notre cours, si notre savoir et le goût de son usage ne prennent pas sur ces garçons et sur ces filles, au sens botanique du verbe, leur existence tanguera sur les fondrières d’un manque indéfini. Bien sûr nous n’aurons pas été les seuls à creuser ces galeries ou à ne pas avoir su les combler, mais ces femmes et ces hommes auront tout de même passé une ou plusieurs années de leur jeunesse, là, assis en face de nous. Et ce n’est pas rien, une année de scolarité fichue : c’est l’éternité dans un bocal.

Daniel Pennac(2007), Chagrin d’école, Gallimard.


mardi 12 février 2008

Ce n'est pas foutu d'avance...


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Bien entendu se pose la question de la cause originelle. D'où venait ma cancrerie ? Enfant de bourgeoisie d'Etat, issu d'une famille aimante, sans conflit, entouré d'adultes responsables qui m'aidaient à faire mes devoirs...Père polytechnicien, mère au foyer, pas de divorce, pas d'alcooliques, pas de caractériels, pas de tares héréditaires, trois frères bacheliers (des matheux, bientôt deux ingénieurs et un officier), rythme familial régulier, nourriture saine, bibliothèque à la maison, culture ambiante conforme au milieu et à l'époque (père et mère nés avant 1914) : peinture jusqu'aux impressionnistes, poésie jusqu'à Mallarmé, musique jusqu'à Debussy, romans russes, l'inévitable période Teilhard de Chardin, Joyce et Cioran pour toute audace...Propos de table calmes, rieurs et cultivés.
Et pourtant, un cancre.
Daniel Pennac (2007), Chagrin d'école, Gallimard

lundi 11 février 2008

Enseignement dans l'impasse ?


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