vendredi 12 décembre 2008

Du plagiat et autres copier-coller


L'accès à internet a entraîné la multiplication de comportements qui consistent à faire main basse sur la propriété intellectuelle d'autrui et ce en ignorant de la part du plagiaire tous les codes de déontologie en la matière et en premier lieu celui de rendre à César ce qui lui appartient...
Face à la banalisation abusive du copier-coller dans la rédaction des monographies et des thèses, certaines universités étrangères ont cherché à mettre en place des outils informatiques pour détecter ces plagiats et pour mieux les combattre.
C'est le cas de l'université Lumière Lyon 2 avec son détecteur automatique du plagiat "Compilatio".
En soumettant à ce dernier, un texte, il devient possible de déterminer le pourcentage du plagiat. Pour plus d'information sur cet outil, voir ici
Allant encore plus loin, l'université suisse de Genève, a mené une réflexion sérieuse sur ces problèmes de fraude en créant de façon ad hoc une commission "Ethique et plagiat". Je vous donne à lire l'ensemble de ses propositions en cliquant ici

Par ailleurs, face à la gravité de ces pratiques frauduleuses, les médias n'ont pas manqué d'en parler. Je vous propose ici d'écouter une émission de radio sur les méfaits du copier-coller ou encore de visualiser une vidéo de trois minutes consacrée au thème "Doit-on tricher pour s'en sortir ?"...
Une affaire toute récente vient de mettre le problème du plagiat sur la scène médiatique allemande:
le ministre de la défense allemand, Karl-Theodor zu Guttenberg a été accusé de plagiat. Il a ainsi officiellement perdu son titre de docteur en droit obtenu à l'université de Bayreuth. Pour plus de détails sur cette affaire, cliquez ici

jeudi 6 novembre 2008

L'Homme purpose et le Digital dispose


Le numéro 8 du photo web magazine Purpose est désormais consultable en ligne ici

"Purpose a souhaité consacrer à l'enfance un numéro vivant, foisonnant, coloré. Un grand nombre de photographes, dont nous apprécions le travail, a répondu à notre appel. Leurs photographies, héritières d’une tradition qui mêle rigueur documentaire et expression poétique, sont empreintes de tendresse, de curiosité, d'humour, de nostalgie… elles nous ont beaucoup touché. Parfois, elles nous montrent avec pudeur des moments d’intimité. Parfois, elles semblent traduire un imaginaire enfantin qui nous renvoie à nos propres expériences, à nos sensations et nos sentiments passés.

Nous avons choisi de montrer les photographies d'une enfance plutôt heureuse, loin des guerres, de la misère et des violences quotidiennes, une enfance qui ressemble à la nôtre, à celle de nos enfants. Une enfance à première vue insouciante, lumineuse, mais dont nous redécouvrons à travers les images toute la complexité, le trouble et parfois même le malaise.

Cinq musiques originales ont été composées pour accompagner les photographies d'une quarantaine d'auteurs. Plongez dans cet univers et retombez en enfance !"





jeudi 16 octobre 2008

Panique à bord...



Hier matin, en arrivant au département, il y avait une affiche syndicale annonçant l'urgence d'une réunion. A l'ordre du jour : la faculté de Dhar el mahrez va être délocalisée! L'annonce est rédigée en des termes qui laissent comprendre que la position des concernés est un rejet pur et simple de ce déplacement des locaux historiques de notre lieu de travail!
Notre faculté est en fait une ancienne caserne militaire qui a été intelligemment récupérée et aménagée tant bien que mal pour assurer la transmission des savoirs. Depuis que j'y enseigne, j'ai toujours entendu mes collègues se plaindre amèrement de la vétusté de ces lieux.
Personnellement, j'aime bien l'architecture en forme du U qui caractérise notre faculté. J'aime bien les différentes solutions qui ont été apportées à l'aménagement de son jardin central...J'aime un peu moins les extensions en porte-à-faux qui ont été ajoutées pour recevoir les effectifs estudiantins de plus en plus élevés... et qui ne tiennent pas compte de la spécificité architecturale de la faculté. Selon toute vraisemblance, les architectes engagés n'étaient pas vraiment inspirés.
Bref, le campus de notre faculté va être déplacé. Est-ce une bonne chose ?
Je pense personnellement que OUI ! Car, je n'ai jamais rechigné au changement!
Par ailleurs, il paraît, selon la rumeur (art médiatique marocain par excellence!) que l'actuel espace occupé par la fac va être transformé et aménagé en zone touristique dominant les remparts de la médina. C'est également une chance pour le quartier qui se meurt chaque jour davantage, coincé qu'il est -à la manière du triangle des bermudes- entre les casernes, les bidonvilles, et le cimetière en contrebas...
Comme d'habitude, l'annonce d'un changement ou d'une réforme entraîne une levée de boucliers aussi bien du côté enseignants que de celui des étudiants. Ces derniers sont encore aujourd'hui réfractaires à la réforme qui a été mise en place. De leur côté, les collègues voient d'un mauvais oeil le changement qui va affecter leurs petites habitudes! Difficile de déménager les vieux meubles et de secouer la poussière dans nos têtes...




mercredi 8 octobre 2008

Etudes photographiques

Le numéro 22 (octobre 2008) de la revue " études photographiques " est désormais disponible en ligne dans son intégralité. Pour y accéder, cliquez ici

lundi 6 octobre 2008

L'université à deux vitesses


En 2009, ouvrira ses grandes portes l'université internationale de Rabat. La lecture des formations qui seront dispensées et des objectifs fixés montrent à l'évidence que lorsqu'on veut, on peut se donner les moyens...A vous d'en juger :
· Objectifs : formation de l’élite marocaine et africaine, développement d’une recherche appliquée, accompagnement du développement des entreprises par une formation continue adaptée, mise en place et animation d’une tribune internationale et d’un forum de rencontres et d’échanges.

· Structure académique organisée autour de sept pôles de formation et de recherche :

-AERO (Aéronautique, Automobile, Navale)

-ARCHI (Architecture)

-BMF (Business Management, Finance et Fiscalité)

-LCC (Langues, Culture et Civilisations)

-ScPo (Sciences politiques et juridiques) à terme

-TIC (Technologies de l’Information et de la Communication)

-TOUR (Tourisme) avec un cycle de classes préparatoires intégrées et une structure de formation continue… des écoles doctorales…

· Structure juridique reposant sur le Statut d’Université Privée (dans le cadre de la loi 01-00), adossée à une Fondation (permettant de recueillir des fonds publics et privés), agissant avec des consortiums académiques internationaux (universités partenaires), industriels, institutionnels, financiers.

· Localisation sur la Technopôle de Rabat-Salé, sur un terrain d’environ 20 hectares. Le campus comprendra des locaux d’enseignement, de recherche et d’innovation, des lieux de vie (restauration, hébergement, théâtre, gymnase…).

· Valeurs portées de réactivité (pour s’adapter aux besoins de l’environnement socio-économique), innovation (par la recherche), d’attractivité (des meilleurs étudiants et enseignants-chercheurs), de métissage (ouverture vers l’Afrique), de solidarité (au moins 20 % d’étudiants boursiers, l’objectif étant 50%), de participation au service public (pour absorber une partie de la croissance des effectifs).

· Programmes pédagogiques montés à partir de ceux des partenaires universitaires, éprouvés, adaptés aux contingences du marché de l’emploi local, dans des domaines où la demande de main d’œuvre qualifiée est forte (Informatique, Logistique, Aéronautique, Tourisme, Gestion du patrimoine, Comptabilité des collectivités territoriales…).

· Mise en route, dès septembre 2009, de formations en Informatique, Logistique, Sciences politiques, Tourisme, aux niveaux Licences (L1, L2, L3, L3 Pro) et Masters (M1, M2).

jeudi 25 septembre 2008

Double concentré de tomates


La rentrée universitaire qui n'a pas encore eu lieu est placée sous les auspices du double concentré de tomates. Ingrédient magique qui donne toute sa saveur à notre célèbre soupe traditionnelle: la harira. La coïncidence du mois de septembre avec le ramadan est un facteur de démobilisation estudiantine. Il faut dire que la nation, qui a les voyants au rouge, tourne au ralenti! Probablement et en restant optimiste, les cours ne reprendront qu' après la fête qui symbolise la fin du carême !
Avec tout ce retard accumulé, harira bien qui rira le dernier !...
Mais pour faire sérieux, l'objet de ce post est de vous annoncer la réouverture du site web de la revue francophone "Etudes photographiques" suspendue depuis juin 2006. Je reprends ici l'intégralité du communiqué d'André Gunthert relatif à cette bonne nouvelle :

1- A l'occasion de la parution de son n° 22 (octobre 2008), la rédaction d'Etudes photographiques est heureuse d'annoncer la réouverture du site web de la revue.

2- Créée en 1996, la seule revue francophone consacrée à la recherche en photographie avait ouvert dès 1997 un site permettant d'accéder gratuitement à une sélection d'articles, avant de rejoindre en 2002 le portail d'édition électronique Revues.org. La nouveauté de cette expérience se heurtait alors à l'absence de formule praticable permettant la reproduction en ligne des illustrations. Les articles repris sur le site étaient donc amputés de leur iconographie, ce qui, on le comprendra, pour un organe consacré aux images, ne pouvait constituer qu'une solution temporaire. Un horizon se dessinait avec la directive du Parlement européen du 22 mai 2001, qui recommandait l'acclimatation des règles du "fair use" anglo-saxon et pouvait ouvrir à un usage raisonnable de l'exception pédagogique. Hélas! La réponse de la France chiraquienne, sous la forme de la loi DADVSI ("Droit d'auteur et droits voisins dans la société de l'information"), allait refermer durablement cette voie. En juin 2006, prenant acte de l'impasse devant laquelle se trouvait placé l'usage scientifique des contenus multimédias, la rédaction d'Etudes photographiques prenait la décision de suspendre son expérience d'édition en ligne.

3- Cette réaction ne devait pas rester sans suites. Après la publication d'un article-manifeste décrivant les difficultés de la situation française, une première réunion publique d'historiens de l'art était organisée à l'INHA en juin 2007, suivie d'un colloque international en janvier 2008 à l'institut Max Planck pour l'histoire des sciences de Berlin, sous le patronage de Lorraine Daston. C'est grâce aux recommandations issues de cette rencontre qu'Etudes photographiques peut aujourd'hui rouvrir son site. En application de la préconisation d'une «politique de libre accès aux images du domaine public», conforme aux dispositions du code de la propriété intellectuelle, la revue a choisi de reproduire l'iconographie des articles dont l'ensemble des illustrations ne relèvent pas du droit d'auteur – soit environ la moitié des contributions publiées sur papier. Pour les autres, seul le texte est repris, ce qui permet une consultation ou une recherche rapide, mais ne remplace pas l'examen de la version papier. Incomplète, la version en ligne ne peut être considérée comme une publication scientifique et ne pourra faire l'objet d'une citation.

4- L'évolution du rôle de la publication sur internet nous a également amené à revenir sur le principe dit de la "barrière mobile", selon lequel on observe un décalage de quelques années entre la parution papier et la mise en ligne. De plus en plus souvent, c'est par le réseau que l'on prend connaissance d'un contenu. Supposée protéger les intérêts de l'éditeur, la barrière mobile pénalise le chercheur, en ralentissant la diffusion de son travail. Les nouvelles dispositions de l'évaluation des enseignants-chercheurs, qui intègrent désormais Google Scholar à la batterie des indicateurs, encouragent également à ne pas différer une publication devenue un outil de mesure instantané de la productivité savante. Avec le recul de l'expérience, il est devenu patent que la consultation en ligne et sur papier ne concernent ni les mêmes publics ni les mêmes usages. C'est donc en toute sérénité, pour le profit des lecteurs et des auteurs, que nous avons choisi pour Etudes photographiques d'emboîter le pas aux revues qui publient simultanément dans les deux formats.

5- La réouverture du site, le rattrapage des volumes parus et l'intégration de l'illustration ont représenté un effort considérable, qui a occupé une bonne partie de l'été les équipes d'Etudes photographiques et de Revues.org. En cette rentrée, les plâtres sont loin d'être secs, et il faudra encore plusieurs semaines pour achever l'ouvrage. Mais avec sa maquette aérée, ses nouvelles fonctions et un vaste corpus d'articles, le site rénové constitue déjà un outil précieux, dont il était futile de différer encore l'accès. Nous espérons que vous aurez comme nous plaisir à retrouver Etudes photographiques en ligne, avec ses images.







mardi 15 juillet 2008

vendredi 27 juin 2008

Première biennale artistique de Marrakech


Cette première manifestation qui se tiendra à Marrakech du 18 au 21 décembre 2008 a pour objectif de mettre en valeur la création artistique au Maroc dans les domaines de la peinture, la sculpture, la photographie, les arts visuels et la création numérique. Le programme de la première biennale de Marrakech s'articule autour de 4 axes principaux :
1 -« Figures de l'art contemporain au Maroc » : cette section se déroulera sous la forme d'un salon professionnel auquel sont conviés à participer les galeries professionnelles, les collectionneurs et les fondations publiques et privées. L'objectif de ce salon professionnel est de faire l'état des lieux et de présenter au public un panorama de la création contemporaine au Maroc.
2 -La section « photographie, art vidéo et création numérique » présentera un éventail des dernières tendances en matière de création. Cette section ambitionne de faire découvrir de nouveaux talents et de jeunes artistes s'exprimant par le moyen des nouvelles technologies créant ainsi un lieu où des artistes qui ne sont pas encore admis et défendus par les galeries et les musées puissent s'exprimer en toute liberté.
3 -Un colloque sur le thème « Quelle médiation pour l'art au Maroc aujourd'hui ? » réunira des critiques d'art, journalistes, curateurs et professionnel du marché de l'art.
4 -« Les Palmes de Marrakech » : il s'agit d'une cérémonie de remise de trophées qui rendra hommage, tous les deux ans, aux artistes, critiques d'art, mécènes, collectionneurs et fondations qui ont contribué, chacun à sa manière, à la promotion de l'art au Maroc.
Les organisateurs de la première biennale de Marrakech espèrent par cette manifestation contribuer à promouvoir l'art au Maroc en favorisant les rencontres entre les différentes générations d'artistes et les divers courants et styles artistiques.
Cette biennale se veut aussi un outil de médiation au service de la diffusion et de la promotion de la création artistique au Maroc et au-delà de ses frontières. Ce rendez-vous bisannuel invitera à cette manifestation des mécènes, curateurs et critiques d'art étrangers pour leur permettre de découvrir des artistes marocains et favoriser par ce biais une ouverture de l'art marocain sur le marché international de l'art.

Contact : biennale.marrakech@gmail.com
Tél : 00 212 51 169405

vendredi 6 juin 2008

L'image, le sensible et le photographique


Cliquez sur l'image pour la voir en grand

L'université Paris-Est Marne-la-Vallée et L'université Paris 1 organisent un colloque sur deux journées : le jeudi 21 et le vendredi 22 Mai 2009. La thématique retenue "L’image, le sensible et le photographique" donnera lieu à la publication d'un ouvrage. L'argumentaire de ce colloque est le suivant :

L’image et la photographie peuvent-elles faire voir du désir, montrer l’invisible, montrer du subjectif et du pensé, des concepts, des pulsions, de la théorie ? Ou au contraire la photographie est-elle vouée au sensible ? Comment s’opère le mélange du sensible aux données du visible dans le travail photographique de recherche et de création ? L’image ne renvoie-t-elle qu’à elle-même ou est-elle émergence de l’invisible, dispersion du réel, travail sur la méconnaissance de l’invu, recherche du méconnu dans ce qui est monde ? La photographie expérimente-t-elle le sensible, au sens de Benjamin, ou est-elle sa énième négation, forme évidente du conformisme en théorie comme en art ?

Didi-Huberman envisage que l’image est une empreinte et une incarnation, une ressemblance informe, Marie José Mondzain qu’il s’agit d’un conflit entre le visible et l’invisible, Régis Debray et d’autres, que l’image est une icône, la face sacrée de l’absolu religieux, Dubois que l’image est le produit d’un acte dans la logique de l’index. Pour la sémiologie, l’image est un indice, un signe, un symbole que l’on code et que l’on charge. Barthes et Tisseron l’ont envisagée, avec Metz, comme une enveloppe psychique et un çà a été d’une subjectivité qui la fantasme. Tous n’ont pas évité qu’elle soit assignée à une fonction, instrumentalisée. L’image ne renvoie-telle qu’à elle-même ou est-elle émergence de la puissance du visible dans ses écarts ?

Dans le sensible, nous sommes au-delà des images. L’image n’incarne pas une suite de dogmes religieux et de réflexions de la sémiologie déclinante qui veulent lui faire dire ce qu’elle n’est pas. Peut-on alors évoquer l’idée d’interdits d’images ou d’abus d’image, de manipulation? Que fait-on de l’image dans l’ordre du censeur et dans le nouage spéculaire de notre identité au monde ?

Quelles sont les nouvelles approches de l’image ? Comment s’écrit la théorie de l’image contemporaine et la théorie de la photographie dans l’actuel et le maintenant à l’aune des nouveaux apports de chercheurs et d’artistes contemporains de l’image photographique



Contacts : Steven Bernas : bernas.steven@orange.fr
Propositions avant le 8 01 2009

Responsable : BERNAS STEVEN

Adresse : UNIVERSITE PARIS EST MARNE LA VALLE BATIMENT IFI 2 ANNEE DU PROMONTOIRE 93160 NOISY LE GRAND

dimanche 18 mai 2008

Représentation artistique et esthétique des Ruines


Le département de langue et de littérature françaises et le groupe de recherche Art et Littérature de l'Université Moulay Ismaïl de Meknès organisent un colloque international (novembre 2008) sur le thème "Représentation artistique et esthétique des Ruines" dont voici l'argumentaire :

Devant le spectacle de la Ruine, de l’ irrémédiablement détruit, de la trace invoquant le souvenir, de l’image fixant le fugace, du texte immortalisant à jamais l’histoire et le goût des choses, des interrogations nous interpellent : celles se rapportant aux relations que l’homme entretient avec sa mémoire. Faire resurgir, des traces de l’aboli, une œuvre flambant neuf avec la volonté de reconstituer ses anciennes formes, n’est-ce pas là un désir inavoué de transcender sa propre précarité ? Dans cette dialectique de l’effacement et de l’érection du monument face au temps, c’est tout un éventail de métamorphoses qui s’offrent selon des possibilités de reconstitution hyperbolique, tâche à laquelle s’attèlent écrivains et plasticiens dans leurs œuvres. Qu’elles soient réelles ou imaginaires, les ruines engagent notre rapport au temps, à son pouvoir corrosif. Ce qui lui résiste nous impose respect, car à travers lui nous transcendons notre propre anéantissement.

La réflexion que nous voulons susciter dans le cadre de ce colloque se rapporte à une évaluation critique du rapport de nos écrivains, peintres ou photographes à la précarité de la vie, à l’éphémère, au fugace, à la décomposition/recomposition des lieux. Pour que la mémoire vive et se transmette, c’est tout un travail sur le passé, sur les vestiges incandescents de l’aboli, qui s’impose...

Interroger à travers les ruines nos rapports à l’histoire tels que les œuvres artistiques – tous genres confondus les cristallisent, grâce à ce qu’elles recèlent comme exercices de mémoire.

Cela nous amène à interroger le rapport de l’homme au temps, en général ; à sonder son effet à la fois dévastateur et émancipateur, avec ce désir de le transcender grâce aux œuvres d’arts.

Faire une sorte d’état des lieux quant aux diverses configurations que la ruine fixe dans l’imaginaire contemporain à travers la double articulation verbale et iconique qui, en méditant la trace, tentent de reconstituer hyperboliquement les parties érodées par le temps selon la dialectique de l’ostensible et de l’invisible, le mystère des formes anciennes et l’originalité des œuvres à venir…

● Tenter une sorte d’archéologie des ruines modernes : ruine de l’Homme, ruine du Monde et ruine de l’œuvre d’art (ou l’œuvre d’art en tant que ruine).

Nous invitons ainsi tous ceux qui seraient intéressés par le sujet à nous envoyer, jusqu’au 30 Juillet 2008, un résumé de 400 mots de leur projet de communication à l’adresse suivante :

Email : gral_fac_meknes@yahoo.fr

Ou contactez

Mohamed Lehdahda

G.R.A.L

Faculté des Lettres et des Sciences humaines

Département de Langue et Littérature françaises

Filière : Etudes françaises

BP 4009 Beni M’hamed



samedi 5 avril 2008

Image et anthropologie


La revue L'HOMME vient de publier en texte intégral le numéro 165 (année 2003) consacré aux relations entre anthropologie et images.

Pour accéder à l'ensemble de ces études, cliquez ici

jeudi 3 avril 2008

Considérations sur la marge


"La marge, c'est ce qui fait tenir ensemble les pages du cahier". Jean-Luc Godard fait cette réponse quand on le qualifie d'artiste marginal. Les mouvements artistiques les plus avant-gardistes se situent effectivement à la marge, d'où ils assurent la vitalité de la création, contre la stagnation de l'académisme. L'artiste qui se différencie des courants dominants éclaire les autres voies possibles, il invite à l'invention, à la déconstruction et à la reconstruction du monde.

Dans ce numéro 7, purpose présente des photographies de gens qui se heurtent aux frontières, de populations en situations précaires, d'adolescents en quête d'identité, et d'une femme qui en cultive plusieurs. Ces photographies comme celles qui montrent l'urbanisme des périphéries ou les extensions de la ville dans les campagnes, interrogent toutes poétiquement et politiquement des situations à la marge, des moments de transition, des "entre-deux".

Nous vous proposons un voyage fait de détours et de voies de traverse qui mènent paradoxalement au centre de notre monde et de nos vies. Ce voyage commence par le Berlin de Jean-Luc Moulène, une ville où tant de fois tout a basculé au siècle dernier.

Dans une époque où l'on s'impose des œillères, où la tranquillité et la sécurité sont devenues les seules aspirations, ne faudrait-il pas tourner plus souvent notre regard de côté ou de biais ?

Au sommaire de ce dernier numéro :

Jean-Luc Moulène Berlin
Claude Cahun Je est une autre
Lise Sarfati The New Life
Pascal Hausherr Les Époux
Laurent Malone Habiter Marseille
Emmanuel Pinard Paysages périphériques
Ahlam Shibli Arab al-Sbaih
Anthony Berthaud Immigration chapitre 2 : Calais
Joakim Eskildsen The Roma Journeys
Charlie Meecham The Changing Land
musique de / music by Jean-Luc Guionnet

Pour accéder et feuilleter ce webmagazine photographique, cliquez ici


vendredi 14 mars 2008

Studieuses perspectives



Pour le semestre II du master : "Littératures et expressions artistiques"
Notre travail consistera à visualiser les planches contacts des photographes conceptuels suivants:

John Baldessari
Bernd & Hilla Becher
Christian Boltanski
Alain Fleischer
John Hilliard
Roni Horn
Martin Parr
Georges Rousse
Thomas Struth
Wolfgang Tillmans


En parallèle, nous étudierons la nouvelle de Michel Tournier intitulée "Les suaires de Véronique" publiée dans le recueil de nouvelles "Le Coq de bruyère" chez Folio. Les étudiants sont invités à travailler en groupe afin de produire une recherche commune à la fois biographique et iconographique sur les photographes cités.

Pour le semestre II du master "Didactique"

La liste des photographes contemporains qui seront étudiés est la suivante:

Sophie Calle
Nan Goldin
Duane Michals
Sarah Moon
Nobuyoshi Araki
Hiroshi Sugimoto
Andreas Gursky
Thomas Ruff
Jeff Wall
Lewis Baltz
Jean-Marc Bustamante

Vos travaux personnels consistent à faire un compte rendu des expositions artistiques visitées et à effectuer une recherche iconographique sur un auteur photographe (ce travail doit être gravé sur CD Rom et présenté avec Power Point).


dimanche 9 mars 2008

Enseignement : faut-il noircir le tableau ?


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mardi 26 février 2008

Examen: quel est votre rhésus ?



Un examen c'est comme le facteur rhésus! Il est soit positif, soit négatif ! Pour le reste, ça s'apparente à une longue liste affichée de noms et de chiffres.
Le roman que je suis en train de lire en ce moment a été écrit par yannick Haenel et s'intitule "Cercle". A la page 133, l'auteur parle chiffres :
"Il y avait sur le trottoir un tourniquet de cartes postales. Des photos de stars en noir et blanc, des baisers célèbres dans Paris, des reproductions de peintures. Et parmi les peintures, une étrange surface grise qui m'a plu. Elle était piquée de traits blancs minuscules, comme des jours barrés sur un mur de prison. Au dos, il y avait écrit : "1965/1-
∞. DETAIL 99940--1017875."Ces traits de brume sur le gris, c'étaient des chiffres.Ça ne se voyait pas d'abord. Ça ressemblait à une muraille, à un ciel, à un fond de l'oeil; et puis quand on regardait plus attentivement, les chiffres, on les voyait apparaître. D'immenses lignes de chiffres. Plus rien d'autre, sur toute la surface, que des chiffres. Je me suis dit: voilà, impossible d'oublier les chiffres, maintenant ils sont partout, il n' y a plus qu'eux. le type qui peint ça l'a compris: calculs, statistiques, mesures, tarifs - le monde se confond avec le chiffre; il ne se représente plus autrement. Si on veut représenter le monde, on n'a plus qu'à aligner des chiffres."
Yannick Haenel (2007), Cercle, Gallimard.
L'auteur de ce passage ne révèle pas le nom du peintre qui ne peint que des chiffres. Mais il est facile de reconnaître l'artiste qui se cache derrière ces lignes en allant faire sa connaissance ici







lundi 25 février 2008

Quand le graffiti se met au verre

A la faculté des lettres dhar el mahrez de Fès, les classes exposées aux rayons et au feux solaires ont vu leurs ouvertures vitrées obstruées par une sombre et épaisse couche de peinture. Une aubaine pour les graffiteurs qui s'en donnent à coeur joie! En voilà un petit échantillon de graffiti sur verre.

jeudi 14 février 2008

Anti-prof.com


Cliquez sur les images pour les voir en grand!
Nos « mauvais élèves » (élèves réputés sans devenir) ne viennent pas seuls à l’école. C’est un oignon qui entre dans la classe : quelques couches de chagrin, de peur, d’inquiétude, de rancœur, de colère, d’envies inassouvies, de renoncement furieux, accumulées sur fond de passé honteux, de présent menaçant, de futur condamné. Regardez, les voilà qui arrivent, leur corps en devenir et leur famille dans leur sac à dos. Le cours ne peut vraiment commencer qu’une fois le fardeau posé à terre et l’oignon épluché. Difficile d’expliquer cela, mais un seul regard suffit souvent, une parole bienveillante, un mot d’adulte confiant, clair et stable, pour dissoudre ces chagrins, alléger ces esprits, les installer dans un présent rigoureusement indicatif.

Naturellement le bienfait sera provisoire, l’oignon se recomposera à la sortie et sans doute faudra-t-il recommencer demain. Mais c’est cela, enseigner : c’est recommencer jusqu’à notre nécessaire disparition de professeur. Si nous échouons à installer nos élèves dans l’indicatif présent de notre cours, si notre savoir et le goût de son usage ne prennent pas sur ces garçons et sur ces filles, au sens botanique du verbe, leur existence tanguera sur les fondrières d’un manque indéfini. Bien sûr nous n’aurons pas été les seuls à creuser ces galeries ou à ne pas avoir su les combler, mais ces femmes et ces hommes auront tout de même passé une ou plusieurs années de leur jeunesse, là, assis en face de nous. Et ce n’est pas rien, une année de scolarité fichue : c’est l’éternité dans un bocal.

Daniel Pennac(2007), Chagrin d’école, Gallimard.


mardi 12 février 2008

Ce n'est pas foutu d'avance...


Cliquez sur l'image pour améliorer votre note de lecture !

Bien entendu se pose la question de la cause originelle. D'où venait ma cancrerie ? Enfant de bourgeoisie d'Etat, issu d'une famille aimante, sans conflit, entouré d'adultes responsables qui m'aidaient à faire mes devoirs...Père polytechnicien, mère au foyer, pas de divorce, pas d'alcooliques, pas de caractériels, pas de tares héréditaires, trois frères bacheliers (des matheux, bientôt deux ingénieurs et un officier), rythme familial régulier, nourriture saine, bibliothèque à la maison, culture ambiante conforme au milieu et à l'époque (père et mère nés avant 1914) : peinture jusqu'aux impressionnistes, poésie jusqu'à Mallarmé, musique jusqu'à Debussy, romans russes, l'inévitable période Teilhard de Chardin, Joyce et Cioran pour toute audace...Propos de table calmes, rieurs et cultivés.
Et pourtant, un cancre.
Daniel Pennac (2007), Chagrin d'école, Gallimard

lundi 11 février 2008

Enseignement dans l'impasse ?


Une image vaut mille mots

jeudi 24 janvier 2008

E-mouvoir



Parmi les cinq fonctions de l’éloquence (docere, probare, movere, delectare, flectere), les deux premières, transitives, relèvent de la transmission rationnelle d’un contenu objectif, les deux dernières touchent à la subjectivité et à l’affect, suggèrent l’éveil des sens et une forme plus séductrice de persuasion ou de conversion. Movere, dans son double sens de mouvoir et d’émouvoir, se trouve à la charnière et semble articuler en une fonction unique (l’"é-motion," ou le "mouvoir/émouvoir") le mouvement et l’affect, le physique et le psychologique, le réel et la fiction. Cette fonction « hybride » du « mouvoir/émouvoir », peut-on la décrire et la théoriser comme la fonction esthétique par excellence que les artistes, toujours aux frontières du matériel objectif et du matériau subjectif, s’efforcent d’explorer et de diversement mettre en œuvre ? S’ouvre là tout un champ de réflexion esthétique, historique et poïétique sur la manière dont l’art, dans des contextes culturels variés, se préoccuperait essentiellement et indissociablement du mouvement (et) de l’émotion, de leurs interrelations multiples et de leurs divers modes d'articulation.

Tous les artistes, classiques ou contemporains, rencontrent, à un moment ou à un autre, la nécessité du mouvement, d'en susciter l'idée ou l'illusion, et d’émouvoir ainsi le spectateur—ou de le mouvoir. Du mouvement réel au mouvement fictif, représenté ou transposé, le mouvoir habite et informe l'art, et l'artiste est lui-même, dit-on souvent, mu à la création par l'émotion. Mais le mouvement habite-t-il essentiellement toute œuvre—fût-ce secrètement ou de manière détournée? Anime-t-il toute forme de relation esthétique? Dans ces diverses manifestations, est-il, plus ou moins nécessairement, associé à l'émouvoir? Et comment l’émotion découle-t-elle ou s’accompagne-t-elle d’un mouvement ?

On connaît Pygmalion et le topos de la statue (ou du tableau) qui s’anime ou qui parle. Que seraient la peinture ou la sculpture (même abstraites) sans le souci du mouvement? Que seraient la lumière des impressionnistes sans la vibration, l’espace des cubistes sans le temps, celui de Rothko sans la pulsation, le dripping sans la durée autographique du geste, les machines de Tinguely sans leur singulière agitation autodestructrice ? La musique et le cinéma, mais aussi la poésie, le théâtre ou la danse, travaillent sans cesse dans un rapport au temps, au mouvoir et au rythme qui est au cœur de leur relation à l’émouvoir (variation, montage, mise en scène, déplacement métaphorique, gestualité ne sont que quelques exemples de ce qui, mettant en œuvre le mouvement dans ces arts, a aussi l'émotion pour enjeu). Par ailleurs, toute immobilité ne s'impose-t-elle pas finalement sur fond de mobilités absentes ou occultées: mobilité du modèle, du regard, de l'écoute, du spectateur lui-même ou du monde qui l'entoure? La trace immobile du pinceau, telle ou telle empreinte ou image figée, exemples parmi cent autres, ne sont-elles pas esthétiquement et émotionnellement chargées, non pas de la présence ou de l'absence, mais de ce qu'il y a eu mouvement (application et retrait)? Mais comment et pour quel effet?

Comment animer l'inanimé et quelle est la qualité d'animation spécifique de cet "inanimé" qu'est l'art ? Comment le "mouvoir/émouvoir" de l'art, par cette association même, se distingue-t-il du mouvement et de l'émotion usuels du quotidien? Et s'en distingue-t-il? Ainsi, le rapport mimétique de l’art à la vie « vraie », par-delà les revendications réalistes ou littéralistes qui, pour une part, confondraient le "mouvoir/émouvoir" de l'art avec le mouvement et l'émotion du quotidien, est bien souvent, et essentiellement, affaire de mouvement, l’émotion naissant de ce que l’objet inanimé soudain s’anime (comme la métaphore selon Aristote "met sous nos yeux" ce qu'elle désigne par déplacement) et de ce que, de ce mouvement, naît l'émotion du spectateur. Double mouvement, donc, en perspective, où le "mouvoir/émouvoir" se trouve en outre associé au geste même de "mettre sous les yeux".

Il ne suffira donc pas de constater les innombrables formes du rapport entre l'art et la-vie-comme-mouvement. Il faudra interroger les nécessités esthétiques de ce rapport, la nature, les formes et les complexités artistiques de ces liens, éventuellement leurs attendus et manifestations intellectuels, historiques et culturels.

Y a-t-il une loi de création, de transformation ou de conservation du mouvement dans la relation esthétique? Quelles sont les règles et/ou les occurrences particulières, voire exceptionnelles de cette circulation à deux sens du "mouvoir/émouvoir" entre l'œuvre et le spectateur, entre l'artiste et son œuvre, entre l'artiste et le spectateur? De l'œuvre, de l'artiste ou du spectateur, qui (é)meut qui et qui est (é)mu par qui? Y a-t-il seulement de l'(é)motion en art? Comment, par le truchement d'une œuvre, le mouvement physique, fût-il virtuel, se transmue-t-il (ou se transmet-il) en émotion ou en affect—ou inversement? Et les formes de virtualisation du mouvement ou de l'émotion (leur fictionnalisation?), c'est-à-dire les moyens mêmes de leur transmission, y sont-elles pour quelque chose? Et comment? L'émotion et le mouvement survivent-ils à leur représentation?

On s'abstiendra donc de ne traiter que de l'émotion à travers le mouvement ou du mouvement comme effet ou cause de l'émotion. On s'efforcera au contraire d'analyser et d'exemplifier comment, dans la théorie comme dans les œuvres, l'un et l'autre peuvent (ou ne peuvent pas) s'associer dans cette fonction esthétique dont le colloque explorera contradictoirement l'hypothèse: celle du "mouvoir/émouvoir".

Colloque : Mouvoir/Emouvoir, ou la fonction esthétique? ("Rhétoriques des arts"), université de Pau, France.






mardi 22 janvier 2008

Annonce des contrôles


Cet examen (épreuve écrite) concerne en priorité les étudiants du master "Lettres et expressions artistiques" (niveau semestre III). La date de cette épreuve sera fixée ce jeudi 24 janvier 2008 durant la séance du séminaire.
Pour les étudiants du semestre I, il est impératif de rendre les travaux gravés sur CD Rom avant les vacances.

dimanche 13 janvier 2008

Attention Tanger !


Je vous invite à visualiser l'ensemble de ces cartes postales tangéroises de l'ère coloniale en cliquant ici

mercredi 9 janvier 2008

Naissance du style hispano-mauresque



Les 14 et 15 janvier 2008, à l'institut Cervantes de Fès, se tiendra le premier symposium consacré à l'émergence du style architectural hispano-mauresque. Seize conférences seront données à cette occasion. J'ai relevé sur le programme de cette manifestation 3 communications en langue française. Elles examineront la naissance et l'épanouissement de ce style architectural et artistique dans le cadre de la cité de Fès et ce, le lundi 14 janvier à 16 heures.
Pour de plus amples informations, contactez l'institut Cervantes :

Instituto Cervantes de Fez

5, Rue Douiat, résidence Walili

30 000 - Fez - Marruecos

Tel.: +212(0)35732004 - Fax: +212(0)35731981

http://fez.cervantes.es - www.cervantes.es



jeudi 3 janvier 2008

Fantasmes mauresques


Dans la même veine de mon précédent post (cf. mardi 11 décembre 2007) consacré à la photographie coloniale, cet ouvrage relié a été publié récemment (avril 2007) chez Hors Collection. Il est intitulé : " Rêves mauresques: de la peinture orientaliste à la photographie coloniale". Il est le résultat d'une triple collaboration : Safia Belmenouar, Gérard Guicheteau et Marc Combier. A partir de données iconographiques, il permet d'une part de comprendre la subjectivité du regard colonial posé sur la femme maghrébine et d'autre part, d'apprécier l'impact de la peinture dite orientaliste sur la photographie qui a eu cours dans les colonies. Cinq thèmes majeurs se partagent le livre : "La femme voilée", "L'intérieur du harem", " La mauresque aux seins nus", "Danseuses et Bayadères" et " Costumes d'apparat, parures et bijoux".
Présentation de l'éditeur
L'orientalisme, né des grands voyages vers l'Orient "mystérieux", fut une mode de l'Occident qui prit successivement plusieurs aspects. Il se fondit, pour terminer, dans l'esprit colonial. Sinon le territoire imaginé, rien de commun entre le Mamamouchi de Molière et ces jeunes femmes, peintes ou photographiées. Toutefois, la matérialité de la photographie ne doit pas nous induire en erreur : ces jeunes femmes n'existent pas... Elles ont peut-être existé dans une autre vie, mais ne les cherchez plus. Elles appartiennent à une ethnie virtuelle : celle des "Mauresques", variante piquante des fantasmes de l'orientalisme finissant figé par le bromure ou la peinture artiste. Pour la plupart, ces photos de René Prouho et de Jean Combier furent publiées en cartes postales. L'image était destinée à soutenir, au recto, la correspondance appliquée d'une clientèle locale, mais, plus encore, celle, importante et sans cesse renouvelée, des jeunes soldats venus de la métropole. Le succès de certains sujets amena la constitution de collections qui s'appuyaient sur deux axes : les décors et paysages du Sud ; les Mauresques. Le goût et les souhaits de René Prouho comme de Jean Combier rencontrèrent les goûts d'un public enchanté par ces "scènes et types" présentant humains et paysages dans des compositions toujours très maîtrisées.

mardi 1 janvier 2008

Don Quichotte à Tanger

La nouvelle intitulée Don Quichotte à Tanger est parue initialement dans l'édition d'août 2005 du Monde Diplomatique, en honneur aux 400 ans de Don Quichotte de la Mancha, roman de Miguel de Cervantès qui est souvent considéré comme le plus grand roman de tous les temps. Ce numéro du Monde Diplomatique était à l'époque au Maroc vite devenu introuvable et, paraît-il, un marché noir de la photocopie s'est presque développé au fil des mois. Mais de quoi parle cette nouvelle un peu fantaisiste (en effet le propos est de faire revenir un écrivain/personnage Cervantès/DonQuichotte, qui se mêlent au cours du récit dans le Tanger de 2005). Tahar Ben Jelloun semble vouloir critiquer le paysage urbain d'une ville défigurée et aux monuments historiques abandonnés. Tanger, en tout cas celle qui transparaît dans cette nouvelle, est une ville que personne n'arrive à redresser, problèmes multiples dus aux immigrés africains qui tentent d'arriver en Europe, aux trafiquants de drogue et à une administration inculte et incompétente. En conclusion faire quoi que ce soit à Tanger relève d'une entreprise impossible, tout comme Don Quichotte qui est parti en guerre contre des ... moulins à vent. Et si finalement ce Don Quichotte n'était autre que Tahar Ben Jelloun, essayant envers et contre tous de se battre pour sa ville. (Sources : http://bibliotheca.skynetblogs.be/)
Je vous invite à lire cette nouvelle en cliquant ici.