jeudi 3 janvier 2008

Fantasmes mauresques


Dans la même veine de mon précédent post (cf. mardi 11 décembre 2007) consacré à la photographie coloniale, cet ouvrage relié a été publié récemment (avril 2007) chez Hors Collection. Il est intitulé : " Rêves mauresques: de la peinture orientaliste à la photographie coloniale". Il est le résultat d'une triple collaboration : Safia Belmenouar, Gérard Guicheteau et Marc Combier. A partir de données iconographiques, il permet d'une part de comprendre la subjectivité du regard colonial posé sur la femme maghrébine et d'autre part, d'apprécier l'impact de la peinture dite orientaliste sur la photographie qui a eu cours dans les colonies. Cinq thèmes majeurs se partagent le livre : "La femme voilée", "L'intérieur du harem", " La mauresque aux seins nus", "Danseuses et Bayadères" et " Costumes d'apparat, parures et bijoux".
Présentation de l'éditeur
L'orientalisme, né des grands voyages vers l'Orient "mystérieux", fut une mode de l'Occident qui prit successivement plusieurs aspects. Il se fondit, pour terminer, dans l'esprit colonial. Sinon le territoire imaginé, rien de commun entre le Mamamouchi de Molière et ces jeunes femmes, peintes ou photographiées. Toutefois, la matérialité de la photographie ne doit pas nous induire en erreur : ces jeunes femmes n'existent pas... Elles ont peut-être existé dans une autre vie, mais ne les cherchez plus. Elles appartiennent à une ethnie virtuelle : celle des "Mauresques", variante piquante des fantasmes de l'orientalisme finissant figé par le bromure ou la peinture artiste. Pour la plupart, ces photos de René Prouho et de Jean Combier furent publiées en cartes postales. L'image était destinée à soutenir, au recto, la correspondance appliquée d'une clientèle locale, mais, plus encore, celle, importante et sans cesse renouvelée, des jeunes soldats venus de la métropole. Le succès de certains sujets amena la constitution de collections qui s'appuyaient sur deux axes : les décors et paysages du Sud ; les Mauresques. Le goût et les souhaits de René Prouho comme de Jean Combier rencontrèrent les goûts d'un public enchanté par ces "scènes et types" présentant humains et paysages dans des compositions toujours très maîtrisées.