mardi 17 avril 2012

Aventure de l'écriture


Le Groupe des Études Modernes et Contemporaines (GEMC), le Laboratoire de Recherche sur l'Expression Littéraire et Artistique (LARELA), en partenariat avec le master Littératures, Francophonie & Imaginaire Méditerranéen organisent le jeudi 10 mai 2012 une journée d'étude sur le thème :

Aventure de l’écriture

Argumentaire:

Le rapport de l’écrivain à sa production prend des manifestations diverses allant du silence à l’explication sous forme d’ « avertissement au lecteur », d’ « argument », de « préface », etc. ou alors la réflexion directe au sein de textes déjà crées par lui-même. Ce rapport foncièrement moderne de la « réflexion » de la littérature sur elle-même nous place devant une dimension importante de la réception littéraire qui est la critique des auteurs, « critique » qui met le doigt sur la genèse de l’œuvre et sur l’importance de ce que Jakobson nomme « la fonction poétique ». C’est ainsi que littérature et pensée se rejoignent, favorisant l’innovation esthétique.

Rappelons que l’écriture est un long processus impliquant les mouvements du corps et de la pensée dont il serait malaisé et même délicat de retracer le commencement. A quel moment commence alors l’aventure de l’écriture ?

Si la réponse à cette question semble risquée, nous pouvons cependant dire en toute évidence que l’écriture ne commence pas avec l’acte physique d’écrire, mais plutôt se situe bien en amont de cette étape. La pensée qui précède l’accouchement par écrit sur une page blanche est, à cet égard, un amalgame d’émotions, d’évocations, de réminiscences... Suite à une série de lectures, l’écrivain élabore une vision du monde spécifique en amorçant une descente, parfois douloureuse, dans le royaume des signes et des hiéroglyphes. Il s’agira, pour cet aventurier, de créer son propre univers, donc de recréer la réalité dans laquelle il vit. Aussi, la lecture est-elle capitale dans l’aventure scripturale du moment qu’écrire serait une autre façon de lire. Nombreux sont les écrivains qui associent ces deux actes dans une même expérience. A ce sujet, le livre de Julien Gracq : En lisant, en écrivant en donne un exemple éloquent. On écrit parce qu’on lit ; l’inverse serait une gageure ! A lire les correspondances de certains écrivains (Flaubert, Sand, Proust …) lors de l’élaboration de certains textes, on s’aperçoit du poids des affres de l’écriture et la voix qui émane des profondeurs de l’écrivain, tel un cri de désespoir d’un condamné à perpétuité, au fond de sa cellule. Voulant s’échapper de l’imposante citadelle ou de la page blanche, l’écrivain use de tous les moyens pour réussir sa fuite, son cri, son engagement, son plaisir, son divertissement…, ou même sa guérison si l’on se réfère à la théorie de Freud qui estime que l’écriture, comme toute forme d’expression, est un moyen d’idéaliser les lacunes héritées de l’enfance et qui sont devenues des complexes. Le concept de la sublimation explique ainsi l’élan de l’écriture.

Les interprétations de l’acte d’écrire foisonnent en prenant des sens différents selon les approches. Mais l’écriture demeure une aventure dans l’espace du signe qui engage l’esprit et le corps. Si l’écriture renoue les liens avec les textes antérieurs, elle relève également d’un style, d’une forme d’inventivité, d’une imagination, d’un imaginaire, d’une philosophie… qui dénotent chaque scripteur ou écrivant.

La présente journée tentera de pénétrer la caverne, profonde et obscure, de l’écrivain afin de dégager les fluctuations d’une écriture qui s’élabore, de retrouver les singuliers efforts de la créativité littéraire.

Axes envisagés

Découverte de la vocation d’écrire

Difficultés de la publication

L’écrivain comme témoin de son écriture

L’écrivain face à son écriture et à celle de son époque

Le Nouveau Roman comme exemple

Ecriture et Intertextualité

Comité d’organisation

Sabah BELHAJ

Ilham KENNY

Nadia CHAFAI

Khalid HADJI