samedi 27 décembre 2014

L'imaginaire Maroc

La faculté des lettres Moulay Ismaïl de Meknès organise le 6, 7et 8 mai 2015, un colloque international autour de la thématique : L'Imaginaire Maroc des écrivains marocains et euro-marocains.
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Argumentaire:

L’objectif du colloque est de s’interroger sur ce que le Maroc pourrait constituer  comme  toile  de  fond  ou  substrat  commun  aux  écrivains  marocains d’ici et d’ailleurs ; autrement dit, en tant qu’espace qui servirait de réceptacle à ces écrivains. Un espace (le mot est à prendre ici dans le sens le plus large) dont les contours surdéterminent aussi bien le mode de penser, d’agir, de créer et de produire que les attitudes qui se cristallisent autour des comportements (attitudes face à la vie, à la mort, à l’amour, etc.) En un mot, il s’agit de s’interroger sur les contours d’Un Imaginaire, au confluent  d’affluents  multiples,  dans  lequel  les  écrivains  (marocains comme euro-marocains) se retrempent tout en dialoguant avec l’universel. En effet, cet imaginaire, considéré comme la représentation mentale de la réalité marocaine, puise sa richesse dans/se déploie en des territoires et des  langues  différents.  Depuis  plusieurs  décennies,  le  répertoire  de  la “fiction  Maroc”  s’est  élargi :  outre  l’arabe,  tamazight  ou  le  français,  il compte  désormais  des  écrits  en  espagnol,  en  catalan,  en  anglais,  en néerlandais, etc. Vitalité diraient certains, toujours est-il que si vitalité il y avait, elle aurait partie liée avec les profondes transformations survenues fin  des  années  1980/début  des  années  90 :  quelque  chose  de considérable,  dirions-nous,  s’était  produit  autant  au  niveau  local  qu’au niveau mondial/planétaire. Que s’est-il passé au juste ? Sans vouloir être exhaustifs ni faire office d’historiens, nous rappelons quelques  événements  marquants  au  niveau,  respectivement,  mondial, régional et local : novembre 1989 ; août 1990 ; septembre 1991. Un autre événement, et non des moindres, survint chez le voisin algérien en janvier1992, c’est l’annulation du 2e tour des élections législatives. Début, donc, l’espace d’une longue décennie, d’un cycle de violence aux conséquences incalculables. Avec le recul  nécessaire,  l’on est  en droit  de présumer que de tels bouleversements  n’étaient  pas  sans  incidences  sur  le  Maroc  et particulièrement sur l’écriture comme sur d’autres moyens d’expression culturelle et artistique (littérature, arts plastiques, photographie, cinéma). Cette conjoncture coïncide avec l’émergence d’une génération d’écrivains    et  d’artistes  qui  se  singularisent  par  une  production  plutôt  portée  sur l’expérience  individuelle  que  collective.  C’est  en  vertu  de  cette individuation, en effet, que progressivement, en littérature, des écrivains allaient  rompre  avec  les  récits  consacrés  par  la  tradition  de  leurs prédécesseurs, lesquels n’avaient pas d’autre choix entre l’allégeance et la  contestation (voire  le  réquisitoire)  et  qui  s’estimaient  être  les  porte-parole  d’une  communauté  d’intérêts  linguistiques/culturels  ou  d’une nation, si ce n’est d’un conglomérat de nations agglutinées autour d’une certaine revendication identitaire, supranationale et exclusive. Mais  alors,  qu’en  est-il  des  écrivains  euro-marocains ?  Peut-on  dire que, de là où elle s’énonce, leur écriture s’inscrit dans un processus de renouvellement ? S’inscrit-elle dans une démarche critique vis-à-vis de cet  “Imaginaire Maroc” en se montrant empreinte d’une certaine fantaisie ou    se plie-t-elle aux attentes d’un lectorat européen friand d’exotisme ?Certains  de  ces  écrivains  semblent  introduire  un  regard  critique,  et sans concession, sur le rapport au religieux ou à la communauté. Sur cet “imaginaire Maroc”, dans lequel se reconnaît le lectorat des deux rives, se greffe  une  vision  singulière  qui  s’exprime  en  référence  à  plusieurs territoires de la langue/du langage. Aussi “l’Imaginaire Maroc” se pense-t-il comme une poétique de la coexistence négociée entre deux univers (ceux des deux rives de la Méditerranée)  et  dont  la  résultante constitue une invite à l’exploration d’un monde différent. Des écrivains de renom participeront à ce colloque sur l’ “Imaginaire Maroc”.  Leurs  expériences  d’écrivains  et,  pour  certains  d’entre  eux, d’universitaires  permettraient,  sans  doute,  d’éclaircir  le  débat  sur  les écritures dont le réceptacle est l’ “imaginaire Maroc”. Nous assurons les intervenants qu’il n’y a pas de restriction quant aux approches  critiques.  Toutefois,  nous  souhaitons  que  les  sujets  de communication  ne soient  pas  axés  sur  une œuvre/un auteur,  mais  sur l’œuvre  d’un  auteur  ou  plusieurs  de  ses  œuvres.  Au  cas    le  choix porterait  sur  un  sujet  spécifique,  plusieurs  auteurs  devraient  être convoqués.
Comité d’organisation : 
Driss  Aït  ZEMZAMI,  Ridha  BOULAABI,  Claude COSTE, Fouad  LAROUI, Mohamed  LEHDAHDA,  Abdellah  STITOU, Ieme  VAN DERPOEL.
Comité  Scientifique : 
Abdelkrim  CHIGUER,  Claude  COSTE,  Ralph HEYNELS, Fouad LAROUI, Abdellah STITOU, Ieme VAN DER POEL.