dimanche 18 novembre 2007

L'extrême contemporain


Présentation: Si "La Photographie plasticienne: Un art paradoxal" (publié en 1998) se proposait d’examiner les conditions de possibilité de « l’entrée en art » de la photographie, autour des années soixante-dix, et constituait le medium photographique comme l’un des plus puissants opérateurs de déconstruction du modernisme, "Photographie Plasticienne : l’extrême contemporain" (publié en 2004 aux éditions du Regard) se donne pour enjeu l’examen attentif des différents pôles photographiques, souvent contradictoires, de ce qui serait « l’après post-modernisme », emblématisé par les années quatre-vingt-dix : les tropes du banal et de l’intime, la photographie érudite ; l’esthétique de l’idiotie, le sérieux de l’objectivisme issu de l’école de Düsseldorf ; les fictions prométhéennes du post-humain, le renouveau de plus en plus affirmé d’une photographie documentaire qui ne doit plus rien à un photojournalisme frappé d’obsolescence, mais peut a contrario se comprendre en écho aux stratégies iconiques du « retrait ». Dans un champ photographique éclaté, qu’il serait illusoire de vouloir unifier au détriment des différences et des fractures, l’auteure a conjointement mis en exergue les questionnements propres à l’extrême contemporain : soit l’impossibilité du paysage et la crise de l’urbanité, l’émergence de «non-lieux» et la tentative pour inventer des lieux où vivre, d’une part ; l’inquiétude du sujet vis-à-vis de lui-même, d’autre part, comme si le portrait, loin d’être une évidence, achoppait sur une identité toujours plus précaire, qui fut déjà soumise à l’implacable déconstruction structuraliste du sujet. Au terme du parcours, c’est à une lecture subjective - et revendiquée comme telle - des œuvres que le lecteur sera convié : constituer l’admiration comme passion joyeuse, active, nietzschéenne enfin. (Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions du regard) .
L’auteur Dominique Baqué, ancienne élève de l’Ens, agrégée de philosophie et maître de conférence à l’université Paris VIII, est l’auteur de nombreux textes portant sur la question de l’image en général, et de la photographie en particulier. Écrivain, elle a notamment publié un essai sur Maurice Tabard (Belfond, 1991), Les Documents de la modernité (Jacqueline Chambon, 1993), La Photographie plasticienne : un art paradoxal et Mauvais Genre(s) (Éditions du Regard, 1998 et 2002). Elle signe également la chronique "Photographie" de la revue Art Press.

Sommaire:
Avant-propos
Le trope du banal
Trash, dérision et idiotie : infléchissement de l’esthétique du banal
Paradoxes et apories de l’intime
À rebours : scénographies de la culture
De l’impossible paysage aux non-lieux de l’extrême contemporain
Identifications d’une ville
Pour un lieu où vivre ?
Le sujet inquiet de lui-même
Fictions prométhéennes du post-human
Stratégies du retrait, renouveau du documentaire
En guise d’épilogue : admirations